Découvrez l'univers photographique de David Duchens, photographe d'architecture et formateur Photoshop !

Au travers de cette interview de David Duchens, vous bénéficierez de conseils relatifs au matériel, aux logiciels ou encore de prise de vue de ce type de photographie passionnante !
J’ai posté l’interview au format vidéo, podcast (mp3 audio que vous pouvez télécharger pour écouter tranquillement n’importe où) et sous forme de texte ci-dessous…
L’interview de David étant un peu longue, j’ai publié la table des matières des questions avec le minutage afin que vous puissiez retrouver rapidement une partie qui vous intéresserait plus particulièrement !

Bon visionnage, audition ou lecture !! N’hésitez pas à poser vos questions ou remarques en commentaire de l’article en bas de page !

RETROUVEZ DIRECTEMENT UN PASSAGE PRÉCIS DE L’INTERVIEW EN CLIQUANT SUR LES LIENS DE LA TABLE DES MATIÈRES ! 

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Olivier : Bonjour David. Alors pour ceux qui éventuellement ne te connaitraient pas encore, peux- tu juste un petit peu te présenter ? Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de David Duchens.

David  : Il y en a beaucoup, heureusement d’ailleurs mais, bon alors pour me présenter je suis photographe professionnel et formateur, alors c’est mon occupation à plein temps. Ce n’est pas une activité annexe, c’est mon travail depuis déjà quelques années, mais on y reviendra plus tard alors quand j’ai commencé comme photographe je serais presque tenté de dire qu’aujourd’hui je suis avant tout formateur et photographe. Parce que globalement, c’est à peu près 50/50  en part d’activité des deux côtés avec ces deux dernières années où on a eu des problèmes avec la crise sanitaire et donc, j’ai concentré, j’imagine comme toi, mon activité sur sur la formation et que je je ne cesse de développer parce qu’en fait c’était mon postulat de départ donc on y reviendra un petit peu plus tard.

Alors en quelques mots, parce que j’ai une longue histoire d’amour avec la photographie, ça a commencé tout bêtement en fait, on avait un petit atelier photo au collège, je devais avoir à peu près 14 ans. Il y avait des ateliers comme ça qui je crois n’existent plus maintenant et avec un bon pote à moi on s’y était intéressé.Voilà, on s’est inscrits, on avait participé donc : agrandissements c’était du tirage on avait appris à faire de l’agrandissement, la chambre noire, c’était sympa ! J’avais un tout petit agrandisseur et tout, mais voilà c’était sympathique puis c’est intéressant de voir des images se révéler comme ça sur un papier. Donc on avait ça et cet ami avait la chance d’avoir avec ses parents une grande maison. Du coup, ils nous ont donné une petite pièce qui était une salle d’eau avec pas de lumière, etc… et ils lui ont offert l’agrandisseur. Moi, je me suis acheté un appareil, enfin plutôt, je me suis fait offrir à l’époque par mes grands-parents un appareil photo un Miranda Reflex RE2, une  marque qui a disparu. Alors, je l’avais acheté dans mon petit village où il y avait quand même un magasin photo ! Donc, il y avait quelques appareils… Voilà, ça a commencé comme ça et déjà à l’époque, puisque si on parle de ce que je photographiais, moi je viens d’une région très industrielle où je suis revenu d’ailleurs…

Olivier : Tu es d’où d’ailleurs ? …pour nos auditeurs/lecteurs ?

David : je suis dans les Ardennes, dans le nord des Ardennes à la frontière belge dans la petite pointe qui est sur la carte de France dans la partie nord. Donc je suis né ici et il y avait énormément d’industries à l’époque et donc il y avait des bâtisses intéressantes. En fait, ce n’était pas les usines modernes comme on voit aujourd’hui, il y avait des anciennes bâtisses qui étaient vraiment intéressantes. Quand on est gamin, on ne fait pas tellement de portraits de gens ça c’est sûr ! On n’était pas équipés pour faire de la macro etc… On s’est intéressés, enfin moi, en tout cas, plus particulièrement, je me suis intéressé à photographier ces usines. Donc de l’architecture quoi !

Olivier :  Tu baignais déjà dans l’architecture donc ?

David : oui, ça a commencé comme ça ! Après bien évidemment, les études, l’armée, etc. Donc il y a eu une période de flottement et j’ai repris tout bêtement en fait  : un jour où je me balade en moto dans la région, dans un petit village, je vois : brocante ! J’aimais bien comme ça  regarder un petit peu çi et là.J’arrive dans cette petite brocante, je fais le tour et je vois un petit appareil photo qui est un box, très exactement c’est un certain box tengor de la marque Zeiss Ikon, ce sont des petits boxes rectangulaires quoi ;ça coûtait rien… Je me dis tiens c’est amusant, j’ai toujours bien aimé la photo donc, j’ai acheté ce petit appareil et donc, ça a éveillé ma curiosité, je me suis dit : bon, on va se renseigner ! Par contre à l’époque pas d’internet. Donc à paris, j’allais dans des librairies ; il y avait une très belle librairie spécialisée dans le matériel ancien, appareils photos anciens, etc… C’est bon, je commence à acheter un bouquin donc et je vois cet appareil. Je remarque qu’il y en a plusieurs à lire, toute une série parce que ça a duré pas mal de temps et ils en ont produit beaucoup dont les premiers dans les années 30. Mais il y en avait six ou sept différents et avec le temps j’ai fini par les trouver tous voilà ça m’a intéressé. Un vrai collectionneur quoi. Pour terminer sur ce chapitre en fait à un moment donné et c’est là où ça a basculé, je me suis offert un très beau Leica M6 que j’avais trouvé comme ça chez un marchand que je connaissais bien et donc j’ atteignais le sommet. Non pas de la collection, parce que c’est un appareil quand même moderne mais bon boîtier nu, je m’achète un 50mm Summicron à l’époque qui valait une fortune et donc me voilà équipé de mon premier Leica. Est venu après un M2, pareil très beau, alors celui-ci était vendu avec un 35 mm Simi luxe et voilà la fin de ma collection et je me suis arrêté là , en fait. À partir de ce moment-là, je me suis mis à refaire des photos. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque, un Leica à l’époque, c’est toujours un matériel prestigieux.

Olivier : Tu parles de quelle époque pour se situer un petit peu?

David : C’est la fin des années 80 parce que je vais te dire ce que j’ai commencé à faire comme sujet. Je me suis intéressé, alors ne me demande pas pourquoi: j’en sais rien,  je me suis intéressé à la photographie de cours intérieures parisienne. Alors, à l’époque, c’était quand même plus facile, il y avait moins de code, il y avait la clé ptt. En gros donc voilà, on pouvait rentrer quand même assez facilement et là j’en ai découvertes. Ça a duré plus de deux ans, j’ai fait ça entre 1992 et 1994 à peu près. J’en ai photographié des centaines et des centaines. j’en ai toute une collection. j’en ai retrouvé certaines dans des bouquins d’ailleurs. j’ai arrêté de faire ça aussi à un moment donné parce que j’ai trouvé dans une librairie de beaux livres: un photographe qui a fait ça quinze ans plus tôt, au leica aussi mais en noir et blanc: absolument magnifique. j’ai dit bon c’est pas que je me suis dit que le sujet était déjà existant mais voilà,, je sais pas, ça m’a arrêté. Quoi qu’il en soit, c’était de l’ architecture aussi. je me suis fait courser à certains endroits. j’aurais beaucoup d’anecdotes de l’époque. il ne fallait pas trop traîner partie nord, nord-est de paris, mais c’était des endroits très intéressants avec encore des vieilles cours, avec des vieilles loges de gardiennes en bois avec les baignoires en fonte, parfois de vieilles fleurs dedans. j’ai vu des endroits absolument incroyables. Voilà, j’ai fait ça pendant deux ans . Puis, à l’époque suivante , il y a eu une période un petit peu d’arrêts parce que le travail surtout, la vie privée, etc et donc je m’y suis remis en fait quand a commencé à apparaître les réseaux de partage photo. c’était flickr en à peu près 2004 /2005. Ma collection m’envahissait. J’ étais plus vraiment passionné et j’ai tout revendu. J’ai quand même gardé ma Leica mais j’ai revendu ma collection et avec l’argent que j’ai récupéré, je me suis équipé en numérique parce qu’en même temps qu’arrivaient les réseaux de partage, arrivait aussi le numérique. il était déjà là mais on en était au début. et à partir de là, je peux dire que, depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui, on reviendra peut-être après sur la période où j’ai créé mon activité, j’ai fait de la photo tout le temps. Voilà donc j’ai beaucoup partagé sur les réseaux. j’avais créé un blog à l’époque où je parlais des appareils que j’achetais.


Olivier : Depuis combien de temps peux- tu dire que tu en as fait ton activité principale?

David :  Comme activité principale, c’est très clair : c’est 2017. C’est très récent en fait. En 2015, j’ai opté pour un changement à 180 degrés dans ma vie en me disant: “je veux créer une activité dans la photographie”. C’était quand même un risque: je partais de zéro. Zéro clients mais par contre, j’étais déjà sur l’idée de la formation avant de faire de la photo.

Olivier : Tu avais déjà l’idée de la formation en tête alors ?

David :  Je ne croyais pas à la vente d’images. c’est très dur de vivre de cela ou alors il faut être dans tout un système avec des galeries et tout ça. Donc ça, j’y croyais pas du tout. Entretemps, je me suis formé au webdesign. Je crois savoir que toi aussi tu adores.

Olivier :  oui c’est mon ancien métier.

David : j’avais créé mon premier blog en 2012 sur la photo (catch communication),et je me suis dit que, quitte à étudier quelque chose d’utile, pourquoi pas le webdesign. C’était l’infographie multimédia à l’époque. Webdesigner, c’était pas le nom du diplôme. Et donc, je me suis dit que ça va être utile et, en plus, dans la formation, il y avait du Photoshop, de l’illustrateur, de la photo. Alors, j’avais une connaissance de Photoshop qui était bien plus avancée que ce que j’ai pu étudier là bas mais, en tout cas voilà, ça me mettait dans le bain. J’ai été diplômé. Alors, c’est drôle, parce qu’à plus de 50 ans, j’ai été diplômé avec mention ! J’étais quand même assez fier de moi. Bien évidemment, ça m’a aidé puisqu’ après j’ai créé mon propre site professionnel.

Olivier : Bien sûr, un photographe sans site, c’est difficile.

David : Oui, et donc de pouvoir le créer moi-même, c’était quand même une belle économie déjà. Et puis moi, j’aime bien créer mes outils de travail etc.

Olivier :  Mais qu’est ce qui fait que tu connaissais déjà Photoshop avant de faire cette formation?

David : Alors, Photoshop, c’est aussi une histoire un peu professionnelle, pas pour moi, puisque moi j’étais pas du tout dans cette partie là, mais le bureau de design utilisait Photoshop à l’époque. C’était inaccessible. C’était pas 12 euros par mois comme maintenant . Ca coûtait 3 millions, enfin 30 mille francs à l’époque, pour ceux qui savent encore. J’ai pas compté mais c’était 4 ou 5 000 euros à peu près le logiciel. On ne s’adressait qu’aux professionnels, il y avait peu de photographes qui utilisaient Photoshop. Déjà les ordinateurs n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui non plus. Mais bon voilà, un collègue m’a demandé si je voulais essayer Photoshop 6 à l’époque, c’était le début des années 2000. Ça m’a intrigué comme je suis curieux de nature. comme j’en ai parlé: j’ai créé mes propres sites. J’ai voulu apprendre si ça m’intéressait et voilà je m’y suis intéressé comme ça à cette époque. Après, j’ai acheté les versions sur cd  à partir de PS 6, je crois.

Olivier : As-tu été autodidacte alors?

David :  Oui , absolument. Je me suis formé. J’ai acheté une tonne de bouquins à l’époque parce qu’il y avait que ça en fait pour étudier Photoshop. Ensuite, il a commencé à y avoir les premiers tutos vidéos. C’était quelque chose de très nouveau, donc voilà, je me suis intéressé à ça aussi. Je n’ai pas fouillé sur internet quand s’est développé YouTube, etc. :  je voulais vraiment des choses précises donc j’achetais. J’achetais tout ce dont j’avais besoin et j’ai consacré beaucoup, beaucoup de temps à me former à Photoshop.


Olivier : Donc, au niveau professionnel, tu as démarré David Duchens photographie, en 2017. Quel type de photos t’a permis d’en faire ta profession? Je rappelle qu’à la base tu faisais  50% en photographie et 50% formation.

David :  Alors quand j’ai démarré, j’ai voulu avoir une multi-activités dans l’activité liée à la photographie et à l’image. Je te dit pour la partie “photographe” , j’avais pas de client à l’époque. Il y avait personne alors la vie, les affaires, c’est aussi des rencontres, des coïncidences, des surprises et j’avoue que j’ai été gâté à ce niveau-là. J’ai été contacté pratiquement au début par une entreprise qui faisait des travaux de rénovation. j’ai commencé comme ça à faire mes premiers chantiers en photos d’intérieur principalement. Ceux à paris, c’était plutôt de la photo d’intérieur. J’ai eu aussi la chance pendant ma formation de rencontrer une personne qui avait son entreprise et qui venait le soir pour s’améliorer à Photoshop . Elle m’avait dit : “écoute, dès que vous êtes dispo sur le marché, contactez moi”. Ca s’est enchaîné. Alors je dis 2017 mais globalement 2017, il ne s’est rien passé. J’ai commencé  au mois de février mais j’ai consacré toute l’année, si tu veux ,a créé mon site, mon offre, etc. Tu connais , il faut prévoir un an sans qu’il se passe quoi que ce soit.

Olivier : Dans ton activité de photographe, puisque l’autre partie on sait que c’est la formation, tu fais exclusivement la photo d’architecturé d’intérieur ou d’autres choses?

David :  Oui, pratiquement. Alors, je ne fais pas de photos de mariage, ni de photos sociales en général, c’est pas mon truc. Alors, j’ai eu une époque, dans mon autre vie, je le disais tout à l’heure, je voyageais énormément dans les pays de l’Est. Je parle moi-même russe.

Olivier :  Tu n’es pas d’origine française si j’ai bien compris?

David : Je suis né en France mais mes grands-parents maternels étaient ukrainiens, pas immigrés italiens. J’ai été élevé par eux donc j’ai toujours parlé l’ukrainien à la maison. Le russe après je l’ ai appris. J’ai voyagé. Dans ma vie privée aussi, voilà, à un moment donné, je n’ai plus fréquenté que des Slaves. J’ai travaillé dans la mode donc j’ai rencontré des mannequins. J’ai beaucoup voyagé, j’ai rencontré beaucoup de gens et j’ai fait beaucoup de portraits à une époque. Comme j’ai fait beaucoup de portraits, je me suis d’ailleurs formé à la retouche de portraits. Par contre, pour le reste effectivement, ça tourne toujours autour de l’ architecture. J’ai fait quelques petits portraits à Paris mais pour des photos de famille, pour des gens qui venaient d’ailleurs souvent de l’étranger ou des amis mais très peu en fait . Ça a toujours tourné autour des photos d’intérieur. Maintenant que je suis revenu à la campagne, je travaille avec des architectes qui sont des constructeurs de maisons par exemple. donc ça tourne toujours autour de l’architecture. Par contre, en travaux de commande, je travaille dans quelques autres domaines: la parfumerie notamment.


Olivier : Comment décrirais-tu un peu ton style photographique? Qu’est ce que tu trouves de caractéristique dans les photos de David Duchens 🙂 ?

David : C’est très simple: si on parle de mes photos de commandes, de travaux, j’ai une caractéristique, mais je ne pense pas qu’on va pas faire de la psychologie aujourd’hui (rires), mais je pense que la photo d’architecture est un domaine très carré, très stricte qui demande beaucoup de précision, de rigueur, je suis comme ça dans la vie. Donc je pense que j’ai trouvé quelque chose qui me correspond bien au niveau  de ce que je fais. Donc, de la rigueur sur le travail de commandes et, par contre, pour le reste, de ce que tu connais et les gens de moi, c’est le photomontage en fait. Toutes les images globalement sont manipulées.

Olivier : Tu as un style, enfin je trouve, très, très propre qui correspond à ce que tu viens de dire au niveau de la rigueur. à mon avis, il n’ y a pas une seule tache capteur dans tes photos comme tu les repasses 10x  en revue. c’est vraiment très clean. C’est quelque chose qui pour moi ressort vraiment dans ton style: cette propreté.

David : Encore une fois, c’est parce que je suis très carré donc j’aime ça. Mais bon, mes images sont très manipulées: je pense que pour plus de 90% de mes photos en extérieur, le ciel a été remplacé, les graffitis ont été enlevés s’il y en a, et c’est vrai que j’adore les images très propres. Par contre, je m’attache à un des grands principes en photomontage, c’est que le travail, même s’il est farfelus, même si tu fais une image très fantaisiste, que ce soit photoréaliste,  que l’on ne voit pas la manipulation ou un truc qui déborde, qui n’aille pas.

Olivier : Tu dois passer beaucoup de temps comme ça sur des images pareilles. Peux-tu dire plus ou moins combien de temps tu passes en moyenne sur une image?

David : Non, on me pose la question mais ça dépend de ce que je veux en faire. Il faut prendre en considération que comme je connais bien mon logiciel Photoshop, bien sûr, je suis plus efficace. On est quand même plus rapide quand on sait quel outil on va prendre pour faire ça ou quelle technique pour cela, etc. Ça compte si tu veux dans ta question mais ça peut être une heure comme ça peut être deux jours en fait.

Olivier : Je dis ça parce qu’en fait, je connais aussi un petit peu ce type d’image que tu fais, et il y a beaucoup de gens qui ne s’imaginent pas la quantité de travail qu’il peut y avoir derrière.

David : C’est du travail, oui, c’est du travail.

David : oui et puis les choses ont changé. par exemple: remplacer un ciel, moi qui n’aime pas en général les outils automatiques, comme il y en a de plus en plus, même dans Photoshop – c’est pas devenu grand public mais enfin il y a quand même des outils qui n’existait pas il n’y a pas encore si longtemps – comme les sélections du sujet, les remplacements de ciel, etc. aujourd’hui ça peut être fait en 2 clics et tu peux avoir des résultats assez bluffants. D’ailleurs que ce soit photoshop ou Luminar, c’est assez impressionnant. mais moi qui aime bien faire ça de manière manuelle le faire vraiment en détourant etc, ça prend forcément du temps selon le sujet.

Olivier : Tout cela pour faire prendre conscience aux gens que si on veut une belle image, je pense qu’il y a la prise de vue mais ensuite, le but est d’arriver à une vision finale et que cela va forcément prendre du temps. Je suis sûr que tu vas tout vérifier en détail avec un zoom à 100%!

David : à 400% !!! Quand tu détoures, c‘est l’un des grands principes. Entre parenthèse mais, le maximum d’erreurs qui sont faites en détourage ou en sélection, c’est parce que ça n’a pas été suffisamment zoomé. Donc oui, c’est du travail. Après tout dépend de l’image: il y a des images plus faciles et des images plus compliquées. parfois j’y vais pas. Par contre, même si c’est compliqué, voire très compliqué, parce qu’il y a une grue, un truc, un machin où je sais déjà d’avance qu’il va y avoir beaucoup de travail, si j’ai vraiment envie de le faire, rien ne m’arrêtera.


Olivier : Et au niveau de ton travail photographique qu’on peut qualifier de Fine Art ,c’est un peu le fait d’avoir une vision artistique, tu l’as dit tu veux être photoréaliste mais il y a quand même toujours une part de vision artistique dans ton travail. Est-ce que tu as été influencé par des photographes de ce style ou bien même d’autre styles dans ta carrière?

David : Alors, je reviens à ma période collection parce qu’à l’époque j’achetais de la littérature puisque effectivement il n’y avait pas internet ou très peu car ça commençait. J’ai connu les premières connexions RTC qui tremblaient. Donc, j’achetais de la littérature sur le matériel etc., mais aussi sur les photographes. A l’époque, j’avais les grands classiques comme Doisneau, etc. Voilà, j’avais des bouquins comme ça.. Eux, ils photographiaient plus de la photographie sociale. J’en ai jamais fait beaucoup mais à l’époque j’aimais bien regarder ça. Dire que ça m’a influencé, non, parce que je fais quelque chose de très différent. Je fais très différents dans le domaine comme je fais de l’architecture. Mais par contre, moi, je me suis beaucoup intéressé aux débuts de Flickr quand on aimait ça on regardait les explore, on découvrait des photographes, des passionnés… Après, ça a été sur « 500px », j’ai vu des choses extraordinaires. Donc, j’aimais bien regarder les images mais bon je ne veux pas tous les citer parce qu’il y en a énormément.

Olivier : Il n’y a donc pas un photographe qui t’ai vraiment donné envie de faire ça. c’est un peu tout ce que tu voyais passer quoi?

David : Oui. Puis bon, comme j’avais déjà eu une connaissance de la retouche d’image, je me disais:” tiens, oui, je regarde et ça je pourrais le faire comme ça.” Après, moi j’essayais de trouver aussi. L’idée c’est aussi de trouver mes propres solutions. Alors c’était beaucoup du noir et blanc et de l’architecturé en noir et blanc parce que ce que tu appelles donc l’image “Fine art”, il y en a beaucoup. J’ai toujours bien aimé mais j’en faisais je te dis déjà à l’époque où j’avais un blog. Là encore, moi je suis un techno: c’est bricoler des images dans Photoshop, etc. c’est aussi une autre manière d’aborder les choses que la vraie photographie même si je n’aime pas ce mot là.


Olivier : Niveau photographie justement, tu utilises quoi comme matériel?

David : Depuis que j’ai commencé à travailler, j’avais à la base des Fujifilm. J’avais acheté le premier Fujifilm Séries x , c’était le x100. Il ressemblait à d’anciens appareils qui avaient plein de défauts d’ailleurs. Il y avait plein de problèmes: il était lent, etc. Mais voilà, je m’étais remis en 2011 un petit peu à la photo  avec ça et je les ai achetés à peu près tous, parce qu’ils ont été prolifiques jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu X3 tout de suite qui arrivait d’ailleurs, x x 2 je les avais je suis arrivé après xt,xt1 et xt2 et là, je me suis arrêté au xt3. donc j’ai un x t3 et j’ai pas mal de Fujinon. Mais par contre, pour mes travaux de photographies d’architecture, je l’avais acheté dans le cadre d’une grosse commande à l’époque, j’avais investi dans un Sony A7R2 donc appareil plein format, les “R” c’est la série définition.

Olivier :  Le but c’était que tu voulais plus de mégapixels?

David : Oui, parce qu’ il faut l’avouer, j’avais une commande où on me demandait du pixel, de la définition en fait. donc il a fallu gérer. j’ai pas acheté tout de suite l’optique mais après j’ai acheté un 16-35 AZ-X-Nikon. À l’époque, j’étais un peu déçu d’ailleurs. Assez rapidement après, j’ai investi dans une optique à bascule et décentrement j’ai pris un TS-E 17mm.

Olivier :  Peux-tu expliquer pour nos auditeurs qui ne savent peut-être pas c’est quoi un objectif à bascule?

David :  C’est une optique spécialisée. Une optique à décentrement voilà c’est costaud. Le principe en fait, c’est que quand tu as une optique, là aussi il y a une erreur un petit peu courante, on pense que la perspective est faussée à cause de l’optique: plus et grand angulaire plus elle va déformer mais c’est en fait faux. La perspective est liée au point d’observation c’est-à-dire la distance entre l’appareil photo et le sujet. Si tu es face au sujet, bien bien parallèles en face de ce que tu photographies, tu n’auras pas de déformations sauf les problèmes des grands angulaires c’est-à-dire les bords qui peuvent ne pas être très nets, il peut y avoir des distorsions, du vignettage. Par contre, dès que tu te déplaces dans l’appareil photo avec une optique, ben tu vas changer la perspective en fait et tu vas voir des fuyantes. Le décentrement en fait, quand tu es face à ton sujet, c’est le bloc optique qui va, avec les grosses visses que tu as vues, c’est en fait partie du bloc optique qui va se déplacer devant le capteur. L’appareil, lui, ne bouge pas. Si tu bouges pas ta rotule, tu restes toujours dans la même position. C’est l’objectif qui bouge. On parle de décentrement horizontal, c’est à dire qu’on crée horizontal ou alors vertical. Si tu prends trois photos par exemple, elles seront exactement alignées sur la même perspective.

Olivier: Ca te permet d’avoir des lignes bien droites, c’est ça?

David : Complètement! Depuis que j’ai ça, globalement, je ne redresse plus mes images. Je pense d’ailleurs à une utilisation par exemple en intérieur: un truc classique avec ce type d’optique. Je ne fais pas forcément plusieurs photos pour les monter après. Par exemple, quand tu fais une photo d’intérieur, souvent le plafond n’est pas intéressant: le plafond peut prendre trop, trop d’espace. Il n’apporte pas grand chose par contre bon moi j’ai fait beaucoup de Osmanien par exemple, où tu as de joli parquet ,etc. . Donc, tu vas pouvoir en fait faire un décentrement vertical vers le bas pour éliminer un petit peu du plafond et avoir plus de cet espace là juste en faisant une petite rotation. Une fois qu’on comprend, qu’on a goûté à ça, difficile après de revenir sur du classique quoi.

Olivier : C’est vraiment spécifique pour l’architecture quoi?

David : Oui et en paysage aussi. Les photographes d’architecture équipés travaillent principalement avec ce type d’optique, onéreuse, malheureusement.

Olivier : Ça va chiffrer dans les combien un objectif comme ça?

David :  Alors , tout dépend. La mienne, personnellement le 17mm, je l’avais payé près de 2400.

Olivier : C’est du haut de gamme, mais bon, dans un cadre professionnel alors oui …

David : Dans un cadre professionnel, ça a du sens. Et alors, elle apporte aussi quelque chose, dont j’ai parlé tout à l’heure, les bords, c’est pas du 100% mais c’est du 95 % nickel quoi ! L’image c’est net, c’est fabuleux.

Olivier: Donc là, on a parlé du matos photo. En gros, il y a que ce type d’objectif qui est particulier à l’architecture? Le reste est un trépied, je suppose, de bonne qualité ?

David : Attention au trépied, j’ai eu la collectionnite du trépied!

Olivier : David Duchens est un collectionneur, il me semble (rires).

David :  Oui ,oui , mais ça peut s’expliquer à ça aussi . Alors le trépied pour moi , en tant que photographe d’architecture déjà, c’est un élément fondamental. Alors moi je te dirais même que pour moi un trépied c’est lourd, la rotule c’est un monstre. C’est pas un truc qui finit en bras de canne à pêche parce que ça, même de bonne qualité, j’ai vu de très belles marques de trépieds. Bien évidemment, quand tu voyages, tu es tenté de prendre plus petit donc ça sera plus fin. Je peux même te dire que j’ai le dernier trépied que j’ai acheté, la marque peu importe, mais c’est un trépied en carbone et, moi, je préfère l’alu personnellement parce c’est plus lourd quand même. mais là bon je suis tombé sur un trépied très haut, ce qui est aussi intéressant pour mon utilisation, en carbone pourtant il est gros: les sections sont énormes, la rotule c’est la plus grosse…

Olivier : Quand tu parles très haut, tu veux dire quoi ? 1m80?

David : Si tu veux globalement, quand l’appareil est posé dessus, tu pointes des pieds pour arriver sur le viseur. Ca peut être très intéressant d’avoir justement cette hauteur. J’ai l’impression qu’il est pas aussi stable que mes autres trépieds alu. Et donc oui, le trépied, c’est fondamental: avoir un bon trépied, une bonne tête. Acheter un trépied avec une rotule qui tient pas comme j’ai vu à Paris: tu vois le truc, ça bringuebale, le système de l’attache rapide avec une vis en plastoc – tu vois qui tient rien – et puis la canne à pêche, au moindre coup de vent, elle bouge.

Olivier : Comme je vois que dans ton travail, on voit beaucoup d’effets de poses longues et tout ça, est-ce que tu fais beaucoup de poses longues avec des filtres à la prise de vue ou tu préfères le faire en post-traitement?

David : C’est du post-traitement, du Photoshop.

Olivier : Donc tu n’utilises quasi pas de filtres ou très peu?

David : J’ai un jeu de filtres ND. J’utilise parfois, mais c’est pareil, c’est pour mes besoins professionnels, un filtre polarisant pour certains problèmes de réflexion sur les murs vitrés. C’est compliqué parce qu’ il y a un angle particulier où ça va marcher ou pas. Enfin, ça peut aider, donc c’est à peu près le seul cas. Je ne suis pas photographe de paysages par exemple, donc tu vas faire de la pose longue, tu vas te mettre devant la ligne d’horizon, tu vas admirer le coucher de soleil…

Olivier : Tu utilises pas par exemple des dégradés pour gérer les différentes expositions? Tu fais du bracketing?

David : Alors très peu de bracketing, j’utilise pas de fonction. Effectivement , je pourrais utiliser des dégradés pour compenser entre la structure et le ciel.

Olivier : C’est une question de choix. Personnellement, je n’en utilise pas non plus parce que je préfère le faire en post-traitement. Ça peut faciliter la vie de certains photographes, plus en paysage, je pense.

David : Alors, ne le dis à personne, mais j’ai commencé avec le ciel par les remplacer avec Luminar. Oui, quand j’ai besoin ! J’ai eu récemment une maison à photographier par temps gris, donc voilà triste. Malgré tout , pas le choix, il fallait le faire ce jour-là. J’ai rajouté un ciel en un clic avec Luminar. Alors, on cherche pas à avoir un ciel , c’est la maison qu’il faut voir , c’est pas la fantaisie dans le ciel, mais aujourd’hui , on peut gagner du temps avec ça. Sinon, oui, je le fais de manière manuelle.


Olivier : Comme tu parles justement de Luminar, c’était ma question suivante au niveau du matériel. On a parlé du matériel photo mais au niveau post-traitement ? Je sais que tu es à fond pour Photoshop et j’entends maintenant que tu utilises Luminar. Est-ce que tu utilises également d’autres logiciels et, si oui, pourquoi? Qu’est-ce que ça t’apporte en plus que juste Photoshop?

David : Photoshop oui bien sûr. Je ne suis pas utilisateur de Lightroom, pas parce que je n’aime pas Lightroom, ça ça n’a rien à voir. Moi, j’ai Camera Raw dans Photoshop. Lightroom c’est Camera Raw habillé, plus le catalogage mais dans la mesure où moi je n’utilise pas les fonctions de catalogage de Lightroom, je ne l’utilise donc pas. Donc Photoshop, oui, bien évidemment, et depuis longtemps la suite Nick collection parce que j’ai même commencé par uniquement cela . A l’époque, on l’achetait encore en cd. J’avais pas acheté la suite Nick collection mais le Silver Efex pro 2 qui fait partie de la suite. Mais j’avoue que j’aime bien certains filtres dans Color Efex. Beaucoup de photographes travaillent depuis très longtemps avec. Tu sais que c’est une suite qui a coûté cher à une époque ? Puis, elle a été gratuite avec Google. Mais au début, ça valait pas un petit peu d’argent. Donc voilà, j’aime bien quelques filtres. Alors, j’ai les scripts de Photoshop. D’ailleurs, dans certains cours, je montre que je le fais avec Nick et je montre après comment on le fait avec Photoshop, avec le brouillard, par exemple.

Olivier : Tu utilises par exemple Silver Efex pour te donner des idées de noir et blanc?

David : Je l’utilise pratiquement plus. Je l’ai beaucoup utilisé à une époque. Il y a quelque chose que j’aime encore utilisé, alors c’est pareil, on pourrait le faire assez facilement dans Photoshop mais je trouve que ça fonctionne très bien, c’est la structure. Il a un côté qui est différent et qui donne bien alors. On pourrait le recréer dans Photoshop, il faudra un peu chercher les bons réglages, mais là, directement, quand je veux ajouter un côté un peu métallique, tu sais, à mes structures justement, je trouve que ça fonctionne bien. C’est à peu près la seule chose que je fais dans Silver efex. Donc, ça c’est pour Nick collection. Alors, je t’ai parlé de Luminar , il y a quelques mois, ça a été une curiosité parce que l’outil remplacement du ciel de Photoshop, certaines personnes dont une que tu connais m’a parlé de Luminar. Aussi un de mes stagiaires qui m’a dit: “Tu sais moi, j’aime pas détourer…”. Alors pourquoi pas avec Luminar si ça marche bien ? Par curiosité, je l’ai acheté puis je l’ ai testé mais, aujourd’hui, je t’avoue franchement, il y a des petits trucs dans Luminar que j’aime bien: le remplacement initial, je te dis, peut être assez sympa. Bien que, quand je détoure dans Photoshop, le ciel que je vais rajouter est derrière mon détourage alors que là, ça va le plaquer devant. Donc, il y a des choses que tu ne vas pas pouvoir faire .

Olivier : Oui, j’ai déjà vu dans des photos: on voit le ciel qui déborde sur les bâtiments.

David : ouais ,ouais, alors ça peut se régler, se nettoyer.

Olivier : Je suppose qu’il y a quand même des réglages ,des masques de fusion …

David : On peut nettoyer mais quand c’est derrière, par exemple, on rajoute un flou directionnel – je ne peux être un peu trop technique – mais si tu fais un flou directionnel, quand c’est derrière ton bâtiment, tu fais ce que tu veux. ça marche bien mais il faut pas se désintéresser de l’avenir, enfin on parle de l’intelligence artificielle, etc. J’ai toujours été à l’écoute et toujours curieux. voilà ce sont les seuls logiciels donc.

Olivier : C’est plus pour dire qu’en fait, tu serais tout faire toi-même dans Photoshop mais ça te fait gagner un peu de temps d’utiliser ces autres logiciels ?

David : Ouais, tout à fait. Et puis même quand je donne des cours, par exemple, pour créer une ambiance un petit peu brumeuse, un petit peu style Hamilton, tu sais, un petit peu floue, il y a des filtres qui vont super bien dans Color Efex quoi, et c’est en un clic. Bien évidemment, tout le monde n’a pas notre connaissance du logiciel, donc ça peut être intéressant aussi de le créer en un clic. J’ai rien contre ça , je suis pas fermer.


Olivier : C’est cool. Et haut niveau quand tu crées une image, comme je dis toujours style Fine art, est ce que tu as déjà une vision en fait au moment tu prends ta photo sur le terrain d’à quoi elle va ressembler à la fin ou bien est-ce que tu fonctionnes plutôt par itérations, c’est-à-dire tu chipotes un peu et tu pars complètement dans une autre direction? Est-ce que l’image qu’on voit sur ton site est celle que tu as en tête déjà depuis le début?

David : Non, alors le cheminement créatif en fait ? Si on parle de la prise de vue, le moment où je prends ma photo, je sais par contre ce que je vais rencontrer comme difficultés ou pas. Cela dit, je suis devant des tours, il y a le bras d’une grue qui traverse trois tours , j’ai le détourage déjà dans ma tête globalement. C’est la technique si tu veux je ne vois que ça. Et ensuite, quand j’ouvre mon image, alors, il y a des nuances, mais globalement dans 90% des cas, non je ne sais pas, et j’ai toujours la même technique: c’est que je vais détourer un maximum d’éléments. Comme quand il y a trois tours, je vais détourer les trois par exemple, et c’est uniquement après que je commence à m’intéresser aux jeux de lumière ou à autre chose.

Olivier : Tout commence par un travail de sélection alors et après tu commences à chipoter pour voir un peu vers quoi tu vas aller?

David : Exactement, c’est en faisant que je vois. Et là, c’est pareil , le premier livre de compositing que j’ai lu, c’était une américaine, il y a longtemps, elle disait: “ le temps que tu penses que tu vas perdre au début (tu te dis:  » bon, tous sélectionner et tout » ) , c’est un gain de temps au final.”

Olivier : Tu fais avec quoi principalement tes sélections?

David: Ça dépend des structures mais en architecture, comme on a beaucoup de segments droits, c’est souvent le lasso polygonal. Je pense que c’est l’outil qui l’utilise le plus dans Photoshop. Après s’il y a des formes plus complexes ça peut être des ellipses en restant dans les outils de sélection géométriques. Bon, si c’est très torturé, qu’il y a des arrondis, qu’il faut pas les casser, etc., ça sera la plume. Mais, oui, globalement, c’est plutôt des outils de sélection géométriques ou alors en passant en mode masque parfois ,voilà, en récupérant les petits détails, etc. C’est souvent en chipotant que j’essaye un truc et que je me dis ça c’est mieux, ça c’est moins bien … C’est ça qui fait aussi que tu peux y passer une heure ou bien trois jours.

Olivier : Bien sûr, le processus de création en lui-même te prend plus de temps que le processus technique finalement puisque ça tu maîtrises bien. La création ça peut faire aller dans tous les sens.

David : Absolument !

Olivier : J’ai vu dernièrement que tu fais un peu des nouvelles choses. Je sais pas si c’est nouveau pour toi mais moi je te connaissait essentiellement pour ton travail du noir et blanc et là je vois que tu commences à mélanger avec de la couleur, avec des flou directionnels. Je trouve qu’il y a vraiment des trucs super intéressants dans ce que tu fais. Est-ce que c’est parce que tu faisais déjà ça avant ou bien c’est parce que tu t’es dis peut-être j’en ai un peu marre que du noir et blanche et j’aimerais tester d’autres techniques?

David : Paradoxalement, j’ai commencé par la couleur, la couleur très forte. J’adorais visionner sur une visionneuse quoi mes extas parce que voilà ça fait péter les couleurs. Moi, j’étais un fan de couleurs fortes. C’est venu beaucoup plus tard le noir et blanc. C’était au début, parce que voilà on les développaient et donc la couleur, c’est quand même plus compliqué. Ca demandait d’autres moyens. Donc on fait du noir et blanc. Mais non, j’ai adoré la couleur : tout ce que j’ai fait quand je t’ai parlé des cours parisiennes, c’était de la couleur en fait. Cependant, j’aime pas toujours être sur la même chose. J’aime bien varier un peu et en même temps ben, je suppose qu’ on apprend toujours quelque chose quoi. Puis des fois, tu vas te tromper sur un truc et ça va faire un truc sympa. J’essaie aussi dans mes offres de formation de proposer de nouvelles choses.

Olivier: J’ai vu un petit peu en parcourant ton site internet que tu faisais même par exemple des photos de paysages, de nature un peu créative et tout ça. C’est ça?

David : Oui, alors le paysage, c’est récent. En fait, c’est depuis que j’ai quitté Paris et que je me suis installé près de la forêt à la frontière belge. Donc voilà, je suis dans une région de forêts, les couleurs automnales. j’étais arrivé fin septembre ici, donc début octobre ça commence à être le spectacle en couleurs. On regardera quelques photos tout à l’heure, j’ai préparé une petite sélection d’images. Je me suis mis à faire des images de forêt mais, encore une fois, en appliquant aussi mes ambiances, en faisant des vignettages, en changeant un peu les couleurs etc.

Olivier: toujours dans la recherche artistique …

David : oui, oui, enfin, en tout cas, toujours l’idée de manipuler mes images.

Olivier : et c’est vraiment ce que je vois.

David : j’ai toujours peur du mot “artistique” mais ce n’est pas faux. je me considère comme un bon technicien et, oui, je connais bien ma technique. Voilà, après, j’essaie d’apporter des nouvelles choses. je teste moi même plein de trucs et de temps en temps, ça rend bien et de temps en temps , c’est bof quoi.

Olivier : On ne voit que les succès, les réussites, mais les gens se rendront compte que derrière ça, il y a plein d’essais.

David : absolument.

Olivier : il y a une question que beaucoup de gens se posent : comment tu choisis en fait que telle image doit être en noir et blanc ou en couleur? Est-ce que ça t’arrive de changer en plein cours de processus ou depuis le début tu te dis: “ bon, cette image, je pars en noir et blanc et tu reviens plus sur la couleur?

David : Alors, tu vas voir tout à l’heure dans la sélection d’images que j’ai préparées, quand je travaille une image, j’en reviens d’ailleurs souvent sur des images que j’ai déjà travaillées, que je parte d’un noir et blanc ou d’une image couleur que je vais traiter en couleur, après je vais faire l’inverse. Je peux faire un noir et blanc et puis, ces derniers temps, tu l’as dit toi-même, j’ai fait les choses en colorisant des trucs. Ca aussi c’est important puisque je détoure beaucoup, je conserve les fichiers PSD , les fichiers Photoshop avec tous mes calques , comme ça j’ai mes détourages et si je veux revenir sur une image qui m’intéresse, j’ai plus alors à recommencer les détourages. Je peux ainsi repartir sur autre chose. Je peux partir de l’un ou de l’autre, mélanger les deux. Des fois, je mélange du noir et de la couleur. J’aime bien varier. Bon, c’est pareil, je les poste pas beaucoup mais je fais aussi du traitement. Pour revenir au mot “Fine art”, puisque c’est souvent le mot qui revient pour ça ces derniers temps…

Olivier : Ca fait plus chic! (rires)

David : Oui oui, ça fait plus chic ! Ca fait plus américain, ça fait plus anglophone en tout cas ! C’est comme Dodge and Burn: ça c’est un truc qui m’amuse parce que tout le monde connaît le terme Dodge and Burn mais tu en as très peu qui savent que c’est « densité plus », « densité moins » dans Photoshop. Mais c’est amusant, j’aime bien ! (rires). Mais voilà, je me suis amusé à faire une fleur que j’ai postée. J’ai retrouvé une vieille photo pour un cours. Comme je travaille avec une société aux Etats-Unis qui est spécialisée dans la photo florale et que je fais des conférences avec eux, c’est du Photoshop mais on appelle ça des conférences en anglais, je me suis dit : “tiens, je vais travailler une fleur pour être un peu dans leur style. Ca sera mon prochain cours avec eux quoi”.

Olivier : Oui , donc en fait, tu ne restes pas vraiment catalogué dans un style particulier? Tu aimes bien explorer?

David : Sinon, je m’ennuie. Même si je tourne toujours sur les mêmes sujets mais j’essaie de varier les plaisirs.


Olivier : J’ai vu sur ton site que tu organises pas mal d’ateliers en ligne, en workshop comme on le dit à l’américaine, peux-tu nous expliquer un peu comment ça fonctionne en fait un atelier avec David Duchens ?Est-ce que c’est sur le terrain? Est-ce que c’ est uniquement en ligne?

David : il y a différentes choses. j’ai séparé le mot. d’ailleurs c’est une confusion quand j’ai des américains: j’ai les cours Photoshop qui sont uniquement des cours en ligne, donc par visioconférence, et ce sont des cours individuels, en individuel et en live. Il y a une petite spécificité dans mes cours: c’est que je les fais uniquement en live. j’ai pas d’enregistrement. Mes cours sont enregistrés mais je les fais en live. J’ai le contact, je parle avec mon interlocuteur.

Olivier : Tu préfères avoir ce contact direct quoi?

David : J’aime le contact direct comme ça. Les workshops, je fais depuis plus récemment. Alors, à la base, ce sont des workshops uniquement en présentiel. pour moi un workshop, c’est un endroit où on se réunit dans une salle. c’est la définition à peu près du mot “workshop”. donc, j’en ai fait beaucoup à Paris et à Lyon. j’avais le projet de le faire dans bien d’autres villes. Malheureusement la situation sanitaire a tout freiner. donc ça c’est workshop en présentiel. Je louais les salles, etc, mais du coup, je me suis mis aussi à faire des workshops en ligne. Nous en présentons un au mois d’avril tous les deux. Soit, je les fais moi-même, le principe est toujours le même, c’est deux cours dans le même workshop mais par contre, c’est en ligne toujours en visio mais c’est un cours collectif. il n’ y a pas de limite en nombre de participants. donc, il n’y a plus le côté interactif de l’individuel. On va dire que l’individuel, c’est un cours haut de gamme où voilà l’interlocuteur il a que toi en face quoi. Donc, on fait le court pas à pas comme ça. Le workshop en ligne, les gens vont le suivre mais ça garde un intérêt de le faire en live parce que les gens posent des questions, des réponses.

Olivier : Il y a une partie en fait qui est réservée donc aux questions auxquelles tu peux répondre en direct, je suppose?

David : Oui et le tout est aussi enregistré avec Zoom maintenant. On travaille tous avec Zoom.

Olivier : Tu en proposes pas mal à ce que je vois …

David : Voilà c’est pareil, tu vois je propose du portrait, de l’ architecture, de la nature, du Lightroom avec un certain monsieur Rocq, avec Daniel Cheong, parce qu’on se connaît avec Daniel depuis les débuts des années Flickr justement , et on a fait un premier workshop en présentiel à Paris en 2019. On était tenté d’en refaire d’autres après mais bon voilà, la crise sanitaire est arrivée. On en a fait un en ligne l’année dernière d’ailleurs, on l’a fait en français et on l’a fait en anglais aussi. On l’a proposé.

Olivier : Oui, tu animes pas mal de choses en anglais aussi j’ai cru comprendre?

David : Tous les cours sont disponibles en français ou en anglais. J’ai même fait de manière plus exotique: j’avais fait un workshop, alors j’ai des workshop privés aussi si tu veux me réserver un workshop privé en présentiel , j’ai ça aussi. Une fois, j’ai eu une demande pour le faire en bus par un russe.

Olivier : forcément, le cours privé c’est le haut de gamme mais c’est entièrement personnalisé.

David : C’est « haut de gamme », le mot n’est peut-être pas celui là.

Olivier : Non, c’est plutôt vraiment personnalisé.

David : Au début, je ne faisais que ça. Les workshops en ligne sont venus plus tard. C’est assez récent d’ailleurs. C’est depuis l’année dernière justement avec la situation.

Olivier : On parle de post-traitement essentiellement mais est-ce que tu proposes aussi des stages photos sur le terrain: prises de vue et ce genre de choses?

David : Oui, alors là aussi, j’ai mis entre parenthèses l’année dernière. Alors, je propose des cours photos en extérieur. c’est d’ailleurs pratiquement la seule chose que je propose encore en photo. J’en ai différents: j’ai la prise en main pour débutants, la photo d’architecture, la composition et je prends par cours collectif un très petit nombre de 4 maximum. J’ai un cours particulier, qu’on m’a d’ailleurs souvent demandé, il y a des gens qui veulent être ensemble. Ils viennent en couple ou seul mais j’ai des demandes qui commencent à revenir dans le temps. On est donc sur Paris.

Olivier : C’est la ville qui est la plus présente d’ailleurs dans tes photos, je pense ?

David : C’est celle où j’ai vécu trente six ans quand même.


Olivier : Ceci explique cela … Est-ce qu’ au-delà de Paris, il y a des villes qui te font rêver ou comme tu es photographe d’architecture que tu voudrais vraiment aller shooter?

David : Oui, alors, j’ai pas véritablement de rêve de destinations exotiques. D’ailleurs les destinations exotiques n’ont pas souvent des grands buildings. mais j’ai pas mal voyagé dans ma vie. Voilà j’ai fait le plein de voyage. j’ai quelques destinations qui m’intéressent particulièrement . D’ailleurs, avant la pandémie, j’avais commencé à proposer sur mon site, bon j’ai jamais mis en réservation, Rotterdam. Je voudrais vraiment y aller parce qu’il y a ce fameux pont, le pont Erasme, il y a des buildings de fous donc ça j’aimerais bien. Francfort aussi parce que j’ai vu vraiment de belles choses et j’ai vu des choses très intéressantes. et puis après, il y a quelques endroits aussi ,parce que je suis pas loin, en Belgique que j’ai repéré tel qu’Anvers mais je prendrais un accompagnateur car je connais quelqu’un qui fait des tours en Belgique donc voilà. Donc, c’est pas loin et ce sont des destinations que j’aimerais vraiment découvrir et puis faire partager dans mes cours, enfin les proposés comme cours.


Olivier : Quels conseils donnerais-tu à un débutant en photo qui veut commencer de la photo d’architecture?

David : On parle au niveau amateur ou qui voudrait se lancer?

Olivier : Quelqu’un qui débute dans la photo d’architecture et qui voudrait faire un peu le genre d’image que tu fais. Il y a la partie post-traitements, ça c’est évident, mais je veux dire quels conseils donnerais-tu? Il doit par exemple acheter directement un objectif à décentrement pour faire de bonnes photos ou bien voilà, qu’est ce que tu recommanderais peut-être au niveau matériel ou comme conseil? Faire attention à ceci ou cela à la prise de vue? Un conseil ?

David : Non, mais il y en a plusieurs. Je vais revenir sur quelque chose que j’ai dit tout à l’heure et qui pour moi est fondamental: c’est un bon trépied.

Olivier : Investissez dans le trépied !

David : Ben oui, pour un photographe d’architecture en plus. Si tu veux, comme tu travailles sur des ISOS les plus bas possibles pour avoir la meilleure qualité, tu vas fermer: je suis entre 8 et 11 à peu près. Je ferme jamais tellement plus car quand tu fermes trop après tu as des problèmes de diffraction etc., donc je vais pas tellement plus loin mais j’en ai pas tellement besoin. Dans la mesure où tes ISOS sont bas et que le diaphragme est relativement fermé, bon ta vitesse disponible, bon je suis dans une belle journée, ça va tu auras de quoi ne pas avoir un flou de bougé par exemple mais si t’es posé, tu te poses plus cette question.

Olivier : oui, je te rejoins aussi sur l’histoire du trépied, parce que beaucoup de photographes investissent beaucoup dans l’appareil mais après, ils s’achètent un trépied à 70 balles …

David : C’est le parent pauvre ! Mais je l’ai remarqué. C’est vrai que ce que tu dis est très juste. J’ai vu pas mal de stagiaires avec du très beau matériel. Alors, pas seulement ça, il y en a qui achète du très bon matériel et pense que Photoshop leur coûte cher. Après, c’est un raisonnement économique, je ne dis pas le contraire. Les gens peuvent avoir d’autres priorités. Ca je le comprends fort bien. Mais en tout cas, un bon trépied, ça c’est sûr. Un appareil photo classique, peu importe qu’il soit plein format ,Plc, etc… c’est pas important. L’appareil te sortira des photos, il n’y a pas de problème. Bon, par contre, effectivement, sur le choix des optiques plutôt du grand angulaire.

Olivier : Plutôt ultra grand-angle ou grand angle pour commencer? Si on ne doit avoir qu’un objectif pour faire de la photographie d’architecture.

David : Je ne sais pas parce que, en ce qui me concerne, j’ai aimé à une époque utiliser de l’ultra grand angulaire, donc 15mm par exemple, me mettre en contre plongée et puis voilà faire des belles contre plongées et là, plus tu as d’angles, plus c’est bien. Ca fait quelques années déjà que j’aime bien plutôt photographié de face. Enfin, d’être face à mon sujet. Je ne sais pas si c’est lié à mon tilt shift (mon optique à décentrement). C’est lié aussi à quelque chose auquel je fais de plus en plus attention, et ça sera mon autre conseil, on sort un peu du matériel, c’est la composition. Parce que l’architecture est très rigoureuse. Il y a des choses qui ne marchent pas en architecture. Il y a des choses que le cerveau n’aime pas quand il regarde et que ça cafouille, sauf la tour de Pise parce que voilà c’est une curiosité et on comprend bien. Quelque chose qui est pas stable en architecture, pour l’humain, une construction ça tient debout quoi. Il y a une construction à Paris comme ça qui est en décalé, c’est très particulier, elle est au bout du 13e. Elle est toute nouvelle. Je regardais ça donc voilà il y a des choses qui ne fonctionnent pas. Donc pour revenir au trépied, tu poses bien ton appareil, tu fais bien ta compo, tu vas bien surveillé tes lignes donc la signification des lignes: les horizontales , les verticales, les diagonales, les courbes, elles ont toutes une signification et en architecture, c’est des lignes.

Olivier : C’est intéressant d’ailleurs, je ne sais pas si tu proposes ou pas un cours de composition en architecture? Parce que c’est vraiment particulier!

David : Oui, j’ai un cours de photo d’architecture où on parle de la composition en architecture. alors après, bien évidemment, beaucoup vont me dire que, les règles, c’est fait pour être transgressées. on aime bien, surtout en France (rires). mais en tout cas oui, tu peux transgresser à condition de connaître.

Olivier : C’est aussi un peu mon point de vue sur la question.

David : A la base, au moins, avoir une bonne connaissance, c’est très, très important. il y a aussi les contrastes, enfin les contrastes de matières, de couleurs, etc. Il y a des choses qui fonctionnent et il y en a qui ne fonctionnent pas, donc s’intéresser aux règles de composition. Je finis par l’optique ultra grand-angle ou grand angulaire déjà c’est pas mal. Privilégiez plutôt une focale fixe parce que les zoom à très grande amplitude sont pas très lumineux, sont pas forcément de bonne qualité, bon après, c’est aussi un choix économique. Quant à l’optique à décentrement, bon je te dirais que c’est un petit peu le stade ultime. Si tu es un amateur fortuné, tu vas t’acheter une optique à ces prix-là. Et d’ailleurs, moi, je l’ ai vu à de nombreuses reprises dans mon cours photo d’architecture, je montre le fonctionnement de l’optique alors là les gens sont fascinés tout de suite quoi. Ils disent:” waouh! c’est incroyable!” et il y en a quelques-uns qui ont craqué après, mais pour faire une dépense comme ça, ça va être plus le côté professionnel quoi.

Olivier : Donc en résumé: un très bon trépied, prendre des cours sur la composition et un objectif grand angle, de préférence fixe.

David : Alors même si tu es stable sur un trépied , un déclencheur aussi. Moi je ne touche jamais mon appareil photo. Même si tu peux te dire que tu peux déclencher et que c’est stable bon, alors qu’elle soit filaire ou au contraire avec une télécommande sans fil, peu importe. Il y a aussi les petits niveaux à bulles qui peuvent être sympas mais je ne les trouve pas toujours lisibles. Il y a ceux que tu peux mettre sur la griffe porte-flash mais il faut enlever l’œil du viseur, il faut regarder ta bulle, etc. J’en ai une dans ma sacoche. Il y a aussi des petites bulles sur les trépieds, on ne voit rien du tout. La chose que je conseille toujours, toujours, toujours, c’est aussi de faire de l’observation. Et ça, on ne le fait pas assez, c’est à dire que, parce que je pensais aux smartphones, tu oublies ton appareil photo chez toi, à condition bien sûr de pouvoir retourner sur le lieu, on voyage à un endroit donné, bon t’es là, c’est le jour J, l’instant T, t’as pas le choix, mais par exemple, si tu parles de la Défense , moi , ce que je conseille toujours à mes stagiaires qui sont sur place , c’est de se balader et puis regardez: lever la tête. Parce que, quand on se déplace ça va changer aussi le positionnement et tout. Le meilleur moyen de voir tout ça, c’est en se déplaçant. et dès que tu repères un truc sympa, tu fais une petite photo au téléphone, juste pour te souvenir du truc. Ca c’est vraiment intéressant car, si tu veux, quand tu fais ça, tu n’as pas l’obligation de résultat qu’avec ton appareil, faut que tu repartes avec des photos. Tu n’as plus cette contrainte-là, tu ne fais plus que de l’observation. Moi, je le fais beaucoup.

Olivier : Je pense que c’est une bonne stratégie à adopter. On est plus mobile en fait . Avec l’appareil photo du coup, on se plante à un endroit. On a pas envie de tout replier pour aller voir si c’est pas mieux à un autre endroit, etc.

David : Dernière chose, mais bon, ça c’est pas une question de genre photographique, je fais peu de photos. Je fais très peu de photos quand je sors et que je fais des photos.

Olivier : Tu réfléchis beaucoup avant de déclencher?

David : Je ne veux pas en faire énormément. Si c’est le soir, au coucher du soleil, à l’heure bleue, je vais en faire 10 au maximum. C’est un peu parce que je n’aime pas remplir mes disques durs. après tu as 800 photos qui sont là ! Ca fait un peut choisir. Je préfère en faire très peu ! Je fais souvent d’ailleurs un seul spot, enfin, quand c’est l’heure bleue, par exemple, t’as pas le temps de faire deux spots ou alors il est à côté. Mes sorties se sont souvent soldées par un seul spot en tête.

Olivier : oui, c’est difficile de faire plus à l’heure bleue. Moi aussi, je suis souvent frustré de ça ! Je voudrais me dépêcher et faire de l’autre côté aussi oui mais voilà, il faut apprendre à se focaliser sur un spot. Comme tu dis, d’abord bien réfléchir sa compo quitte à ne revenir qu’avec quelques photos de l’endroit mais au moins, ces photos-là seront de niveau, plutôt que de ramener 250 photos mais qu’ aucune n’a été bien pensée et recherchée au niveau de la composition.


Olivier : Parle-nous un petit peu d’une de tes images préférées et si tu peux nous dire pourquoi ? Est-ce qu’elle signifie quelque chose d’un peu plus particulier pour toi, par son histoire ou par son traitement, etc. ?

David : Voilà ce sont mes dernières images donc, j’aime beaucoup ce style: des flous directionnels. Un reflet qui est créé, qui n’existe pas.

Olivier : Tu proposais une formation sur les reflets d’ailleurs je crois?

David : Oui, oui, alors je l’ai fait en deux cours. J’ai l’effet créatif où il y a une partie avec le flou directionnel et j’ai fait aussi un petit cours avec flou directionnel. On me le demande beaucoup aux Etats unis, c’est le cours que je fais le plus, ces effets créatifs, ils adorent ça. C’est pourquoi j’en ai fait un deuxième.

Olivier : C’est vrai que c’est beau ! C’est original ! On voit la tour Eiffel et on dirait presque une épée, un glaive.

David : oui, la Tour Eiffel, c’est drôle. mais tu vois par exemple, toi tu connais bien, ici derrière, la tour est dans le flou directionnel. Le gros travail ici consiste à sélectionner toutes ces lampes !

Travail créatif de David Duchens sous photoshop

Olivier : T’as fait ça au lasso ?

David : oui, au lasso polygonal. Il y a que des segments de droite là. Mais voilà, j’aurais pu me dire que je laisse ça dans le flou et on s’en fiche. Non, ça ne me va pas. c’est pareil, par exemple ici, j’ai conservé la barrière qui était dans le flou. Donc, c’est ce qui fera que ça peut demander beaucoup de travail.

David : Voilà l’image de la Défense, alors celle-ci a été assez compliquée parce qu’en fait, ma photo de base, la tour est à l’intérieur . C’était une photo le cadre, dans le cadre. Il a fallu un petit peu travailler sur celle-ci.


David : une autre photo, ben voilà, c’est un peu en noir et couleur .

Olivier : oui ,en plus, on a les couleurs complémentaires avec le jaune-orangé en opposition au bleu.

Photographie d'architecture David Duchens

David: Alors par contre, c’est déjà une photo ancienne. Je fais plus tellement de photos comme ça en perspective. Maintenant, j’essaierais de l’avoir droite.

Du noir et couleur, alors j’ai d’abord traiter cette image en noir et blanc et ensuite, j’ai fait ressortir le fichier de base en couleur.

Photo d'architecture de David Duchens

Olivier : Les couleurs sont celles d’origine, en fait?

David : Oui les couleurs d’origine. Mais tu vois le ciel, il y a une partie du noir et blanc qui est resté. Ça se mélange avec la couleur: une petite fantaisie. J’ai par exemple fait ressortir la lumière sur toutes les lignes ici était très fondu à la base. Ce sont des dizaines de sélections. Mais bon voilà, quand je fais une image, je sais que je suis capable d’aller le plus loin possible.

Sur une autre photo donc, j’ai remplacé le ciel avec Luminar. J’ai dupliqué puis j’ai agrandi la zone de travail et j’ai créé un reflet . L’image de base, je l’ai recadrée carrée. C’est pas le ciel d’origine, bien sûr, je l’avais fait manuellement le détourage. Je pense pour mémoire par une couche alpha.

Alors, j’en profite justement, tu vois je peux passer d’une version couleur à une version noir et blanc. Et dans la version noir et blanc, tu vois, j’ai décidé de mettre un petit peu plus de lumière.

Photo d'architecture de Paris en noir et blanc de David Duchens

Ce noir et blanc fonctionne plus en général sur des structures contemporaines modernes mais alors c’est une image de jour, j’ai enlevé des voitures, des passants, j’ai allumé les lampes …

Olivier : oui, parce que c’est un endroit assez fréquenté quand même !

David : alors il y a un secret pour les parisiens qui viennent à Paris: tu fais tes photos l’été à 6 heures du matin, il y a déjà de la lumière, un dimanche matin, je peux te dire qu’ il n’y a pas grand monde.

Olivier : Les dimanches matins: retenez bien l’astuce !

David : ça, c’est l’avant comme tu vois, il y a quelques soucis quoi.

Olivier : Les dimanches matins: retenez bien l’astuce !

David : moi, si tu veux mon image , c’est un début d’esquisse. Je ne cherche pas à avoir une image très artistique.

Olivier : Tu prends vraiment la matière brute quoi ?

David : Pour moi, ce qui m’intéresse, c’est la matière brute et puis après je chipote, je fais ma cuisine. Alors, pour revenir un peu dans d’autres sujets, voilà l’image que j’aime beaucoup.

Photo d'architecture de David Duchens en noir et blanc

Olivier : Ah ouais, il y a vraiment une belle alternance ombre/lumière et aussi, à mon avis, beaucoup de sélections …

 

David : alors oui pour une simple raison, j’ai un client qui me l’a commandé en tirage donc tu vois, toutes les parties qui paraissent métalliques ici, avec un filtre dégradé tout simplement, à la base c’est de la pierre mais comme c’était déjà un peu abimé, j’ai pu sélectionner puis j’ai fait des remplissages comme ça quoi.

Olivier : ah oui ok, pour donner un aspect métallique … bien joué !

 

David : C’est un événement qui s’appelle “Out of Chicago” où je devais aller. Ils m’avaient invité en 2019 pour un workshop sur place en fait avec une cinquantaine d’instructeurs. Ca ne s’était pas fait à cause d’inscriptions qui n’étaient pas suffisantes mais donc, je le ferai le mois prochain. C’est l’image qu’ils ont choisie. Ils ont mis leur logo “Out of Chicago – David Duchens”.

David : C’est d’ailleurs l’image, parce que je fais une conférence à Chicago en ligne.

Olivier : J’ai entendu parler de ça ! Félicitations !

David : C’est un événement qui s’appelle “Out of Chicago” où je devais aller. Ils m’avaient invité en 2019 pour un workshop sur place en fait avec une cinquantaine d’instructeurs. Ca ne s’était pas fait à cause d’inscriptions qui n’étaient pas suffisantes mais donc, je le ferai le mois prochain. C’est l’image qu’ils ont choisie. Ils ont mis leur logo “Out of Chicago – David Duchens”.

Olivier : J‘ai bien fait de t’interviewer maintenant parce qu’après tu seras inaccessible ! (rires)

David :  Moi , je suis quelqu’un de très simple.

 

Olivier : Je sais bien. C’est l’écho que j’ai eu des gens qui ont fait des ateliers photo avec toi.

David : Et j’ai pas l’intention de changer. Ce n’est pas mon style. Alors cette photo – là me demande pas pourquoi je l’aime bien mais je ne sais pas, j’ai un truc. Ici pareil, toutes les lignes sont sélectionnées.

Photo d'architecture de David Duchens en noir et blanc

Olivier : J’aime beaucoup la texture de l’eau !

David : Alors ici, je peux pas te montrer l’image d’ avant mais par exemple, c’est une image prise de jour et là, sur les rambardes quoi, enfin sur les niveaux, il y avait le ciel derrière donc il a fallu sélectionner une à une. Voilà, c’est toujours ça qui pose du travail. Tiens une petite astuce aussi : quand on fait ce genre d’image, je me rappelle que dans la version de base, j’avais un petit peu le reflet d’une toiture mais ça faisait comme un trait blanc, un peu déchiré quoi et bon, quand tu le regardes à l’écran ça va, mais quand j’ai fait un tirage, j’ai cru d’abord que la photo était arrachée. Ça m’est arrivé plusieurs fois lors d’un tirage récent aussi donc voilà c’est des petites choses à surveiller. Alors là, j’ai l’avant/après.

Photo d'architecture de David Duchens avant/après

Tu vois, j’ai enlevé l’herbe dans l’eau. Celle-ci a une difficulté: en fait, il y a un mélange de différentes directions de flou. Il y a un flou directionnel en radial et un flou et j’ai mélangé les deux .

Olivier : En fait, c’est un autre ciel que tu apportes ou bien ce sont des nuages que tu crées toi- même ?

David : C’est ma banque de ciels. Tu vois bien ici , il n’y a pas de nuages dans le volet. J’ai ma banque de ciels et je détoure les nuages dans le ciel.

Olivier : Donc tu t’amuses à faire des photos de ciel ?

David : c’est ça ! Oui, j’ai une bonne banque de ciel. Ben là, c’est pareil les statues à la base, elles n’étaient pas éclairées quand je les ai bien fait ressortir.

David : voilà une contre plongée ici ça m’amène à dire quoi c’est que quand tu changes le ciel, que tu lui mets des effets, là c’est réfléchissant, ce sont des miroirs en plastocs , donc il va falloir qu’à l’intérieur aussi tu t’occupes de créer une certaine logique en fait . Il faut chercher partout. C’est souvent des erreurs que tu vois dans les images comme ça: c’est que le ciel a été remplacé, il est bien noir mais par contre, tu as le ciel d’origine qui est bien clair à l’intérieur à cause du reflet. Alors, c’est une erreur ou un choix voulu. Je ne discute pas le truc.

Photo d'architecture de David Duchens en noir et blanc

Bon ça , à mon avis, la structure la plus compliquée à détourer parce qu’il faut aussi détourer pour que derrière ça matche bien puisque là aussi c’est un faux ciel. J’ai allumé les lampes, j’ai mis des lumières un peu par logique puisqu’il y a des lampes, il faisait clair, un petit peu les bords de la rambarde, ça j’en ai fait pas mal. Donc, voilà une autre, elle est prise de la même passerelle mais dans un autre angle.

Après, je peux passer à des choses comme ça tu vois.

avion en noir et blanc de David Duchens

Olivier : Tu t’amuses sur d’autre type de sujet, c’est une maquette ou bien ? (rires)

David : Non, non, c’est un vrai . C’est un ami, la photo n’est pas de moi. Ça a été pris à Los Angeles par un pote photographe à moi. Il a fait ça avec une très, très longue focale et ben moi, j’ai fait ma petite bistouille. J’ai fait l’air des réacteurs qui tournent derrière.

Olivier : C’est ce que j’aime justement bien dans la photo: cette impression de mouvement.

David : Après, je peux aller dans des délires comme ça !

Olivier : Ah, ah! Le photomontage !

kayak dans le métro en noir et blanc de David Duchens

David : Bon ici d’accord, c’est pas extrêmement complexe. Je ferai mieux d’ailleurs aujourd’hui au niveau des éclaboussures parce qu’ il est très, très ancien ce photomontage. mais voilà, je pourrais faire mieux ici. mais , en plus, les images sont des photos à moi ! Des photos du Trocadéro, le canal Saint-Martin , la conciergerie, bon au bout, j’ai laissé là où on ne voyait pas. Je me suis un peu cassé la tête.

Dans ce genre un peu délirant, j’avais fait ça.

Voilà, j’ai fait cracher de la fumée, de l’eau, c’est le centre Georges Pompidou à Paris. Alors ça, c’est une anecdote parce que pendant longtemps j’ai eu mon bureau juste derrière, à quelques mètres de là, et après l’époque soviétique mais quand les hommes d’affaires ont commencé à voyager, à se déplacer, ont commencé à faire des affaires, quand il venait me voir ben il passait forcément par là – car en voiture c’est un sens unique – et quand ils arrivaient, ils me disaient:” c’est quoi cette grande usine?” Parce qu’ils venaient pour la première fois, ils ne voyageaient pas à l’époque. “C’est quoi cette usine et tout ?”

Olivier : En plein cœur de Paris ! (rires)

David : Ouais et puis un jour ça m’a amusé, j’ai dit : “ allez ! je vais la faire marcher quoi !”. Voilà, la petite anecdote.

David : après c’est du photomontage avec des photos de chez moi à la campagne.

Olivier : la campagne à Paris.

David : la boule de feu, en fait, c’est dans ma banque d’images photos de la lune que j’ai retravaillé avec des effets de lumières.

Alors voilà, ça c’est les images quand je suis arrivé dans ma région.

Composition des Ardennes en Belgique par David Duchens

Ce sont mes ardennes natales alors j’ai poussé un peu les couleurs. alors là ici tu vois en léger des rayons de lumière et donc j’ai appliqué de la lumière ici mais ça une petite histoire. moi je le fais à l’ancienne, avec juste un calque dégradé noir et blanc et après en faisant une comparaison sur gris, en TSL, en désaturant …

Olivier : Attention, tu vas perdre nos auditeurs !

David : Oui ,oui, pardon ! Enfin, je veux dire, je les crée moi même à partir juste d’un calque. C’est une ancienne méthode que j’ai apprise il y a très, très longtemps. Alors, bien évidemment, le ciel a tout été détouré, c’est pas le ciel d’origine d’ailleurs. Tu vois pour que les rayons ici passent en partie derrière, en partie devant, ici il faut que ça a été détouré. Des fois, Luminar peut faire du bon taf et beaucoup plus facilement.

David : Alors, je te parlais de ses fameuses images de style « peintures ».

Olivier : Si tu ne me l’avais pas montré, je n’aurais pas pensé que c’était de toi !

Tu as travaillé l’effet peinture dans la chevelure et tout ça …

David : Non , la chevelure n’est pas de moi . Ce sont des images achetées mais le travail par contre ! J’ai tout détouré et j’ai mis un autre fond. J’en ai une autre…

La création de l’ombre portée derrière: tout a été modifié. ça change un peu .voilà on arrive à peu près vers la fin. Ca c’est une des premières images que j’ai faite grâce à mon tilt shift.

Il y a aussi les spots que je ne pouvais pas faire avant ou difficilement, par manque de recul. Et là du coup, c’est une image que j’ai pas redressée du tout, elle était comme ça.

Olivier : Ca c’est cool !

photo d'architecture à Paris en noir et blanc de David Duchens

David : A la prise de vue, elle était comme ça ! Je n’ai pas du redresser grâce à l’objectif à bascule !

Olivier : Le problème quand on redresse des fois, tu as un bâtiment qui lui est bien droit mais il y a en a un autre qui du coup est courbé …

David : Oui, oui, ça se travaille aussi. Mais oui, parfois, ça peut être difficile. Ici, j’ai changé le ciel, t’auras compris. Là aussi, j’ai fait un gros travail: il y avait beaucoup plus de branches qui passaient et on voyait pas le long de l’hôtel aussi bien. Donc j’ai tout sélectionné, tout nettoyé. Ici les barrières que tu vois blanches, à la base, elles étaient grises, on les voyait pas. Les lampadaires derrière, là c’est un haubans car il y a une passerelle derrière… Tout ça a été travaillé.

David : Du travail oui. Alors là on est dans le plus classique. D’ailleurs, j’ai une image après, où j’ai fait 3 versions différentes de celle -ci.

On a les coupoles ici, où je m’amuse à changer le ciel, à mettre des effets de style, du mouvement . Voilà, j’ai suivi la courbure.

Olivier : En fait, il y a des heures de travail mais quand on voit le résultat, on se dit aussi ça en vaut la peine.

photo d'architecture colorisée par David Duchens

Ca, je suis parti d’un noir et blanc et puis j’ai colorisé.

Olivier : C’est toi qui a inventé les couleurs ?

David : Ouais, ouais, absolument. J’avais transformé cette prise de vue en noir et blanc mais j’ai créé les couleurs. Je ne me suis pas cassé la tête: il y a du rouge, du vert et du bleu.

Olivier : Et le bâtiment en réel ? il a pas du tout de couleur ?

David : Oui, il est gris, c’est ça. Moi j’ai allumé quelques petites fenêtres. Donc, tout ça, c’est un travail: tout a été sélectionné ! Alors ici, c’est au polygonal mais ici, c’est une plage de couleurs, parce que le ciel d’origine était très uniforme, il était gris.

David : Ca c’est un autre délire. Ce n’est pas à la prise de vue, c’est vraiment du photomontage.

Olivier : De l’impressionnisme, un peu …

David : La forêt, chez moi.

Olivier : Ton parcours… de Paris à la campagne!

David : J’ai eu beaucoup de chance parce que j’avais la route et que ça matchait un peu avec les tours, tu vois? Le chemin tu peux y croire. Il peut faire un peu réel…

Voilà ça aussi c’est plutôt récent. Puis, je crois que la dernière c’est ça. Ben voilà, c’est la fontaine. Ca c’est ma photo de base qu’on a vus dans le noir et blanc (plus haut dans l’article), puis un effet de tremblements en dernier.

3 versions de la même fontaine de David Duchens

Olivier : Et bien, on a vu plein de belles choses ! On en a pris plein les mirettes comme on dit !

David : Oh ! La toute dernière ! C’est pareil, celle- là , je l’avais déjà aussi bricolée. Ce n’est pas le ciel de base.

avant/après de la Tour Eiffel par David Duchens

Olivier : Ah ouais ! quand c’est bien fait, à la fin, on ne sait plus !

David : J’aurais un petit conseil juste sur le remplacement du ciel. Aujourd’hui, on voit beaucoup le même ciel ,enfin les 2-3 mêmes ciels proposés dans l’outil remplacement de ciel de photoshop ou Luminar. c’est le petit conseil que je peux donner là: c’est photographier vos ciels et puis importez les dans la banque pour avoir des ciels. parce que là, il y en a un ou deux, dans les dossiers nommés “spectaculaires” du remplacement, je le vois partout en comptant la fonction.

Olivier : C’est un peu le problème quand on utilise des presets ou bien, par exemple dans Silver Efex, à un moment, je voyais tout le monde qui faisait le même cadre blanc, un peu découpé comme ça. On reconnaît directement d’où ça vient !

David: Donc voilà, c’est tout simple: prends tes ciels quoi.


Olivier : Et bien merci de nous avoir présenté toutes ces belles photos ! ça donne envie ! pour conclure un petit peu , parle nous un peu de tes projets. donc tu nous as déjà un peu parlé de Chicago. est ce que tu as d’autres choses éventuellement en vue ?

David : Alors comme je t’ai dit, j’ai accentué fortement mes offres en ligne. J’ai des clubs photos, par exemple, qui me contactent. Encore hier, j’ai conclu quelque chose pour des présentations, que ce soit du noir et blanc ou autre, c’est selon le sujet que l’on me demande. Je continue à développer mes offres. Je vais d’ailleurs, il est presque prêt, j’ai pris un peu de retard, j’aurai un nouveau cours sur la photo d’intérieur , sur la retouche de photos d’intérieur. En effet, j’ai déjà formé plusieurs photographes d’architecture d’intérieur.

Donc voilà, j’ai un nouveau cours qui va être en ligne. Là, je pars à Paris. J’aurais pas le temps mais très prochainement. Et surtout, surtout, j’espère pouvoir refaire des choses en extérieur. J’ai plusieurs demandes pour des cours à Paris. Je voudrais bien réorganiser un workshop en présentiel à Paris. Voilà, on va attendre de voir un petit peu comment la situation évolue. Je veux le faire dans de bonnes conditions. Mon workshop en noir et blanc par exemple à Paris, c’était en tout cas en partie une journée en salle et, pour ceux qui le souhaitaient, le lendemain matin d’aller faire la sortie photo à la Défense. Des fois, il y avait personne. Si tu veux, il y a des gens qui venaient de l’extérieur donc qui repartaient le soir même. Mais s’il y avait une seule personne qui me disait : “ah ouais ok, moi ça marche ! “, le lendemain matin on était à la Défense.

Olivier : Et bien, je te remercie beaucoup David d’avoir consacré ce temps à nous expliquer un petit peu tout ton parcours et à nous présenter ton travail. Je pense que ça va être vraiment très intéressant. Ca a été vraiment enrichissant de voir un peu ton processus créatif etc. Ca va sûrement motiver et susciter peut-être même des vocations, qui sait ?

David : Merci à toi et à tous ceux qui nous lirons ou qui nous écouterons !

Olivier : C’est certain ! Voilà, moi je te souhaite beaucoup de succès dans tes projets à venir et que notre collaboration perdure encore de nombreuses années. A bientôt, pour de nouvelles aventures en ligne probablement !


Vous pouvez retrouver le travail de David Duchens ici :