Tuto Architecture Fine Art Noir et Blanc

Connaissez-vous le style Architecture Fine Art Noir et Blanc ? Ce style popularisé par des artistes tels que Joël Tjintjelaar et Julia Gospodarou consiste à créer des images noir et blanc très minimalistes et qui s’éloignent fortement de la réalité. Un traitement noir et blanc sélectif basé sur la création de sélections précises et d’ajustements de la luminosité par le moyens de dégradés appliqués sur les masques de fusion. Dans ce tuto d’une heure, je vous propose sur base d’une image d’architecture simple de concrétiser ma vision de la scène en vous guidant pas à pas tout au long de mon processus créatif.

• 00:00 Intro
• 00:53 Présentation de la photo de travail et justification du choix
• 01:35 Qu’est-ce que le Fine Art?
• 02:50 lumière diffuse vs lumière directionnelle
• 04:20 Préparation du fichier RAW
• 05:03 Profil linéaire (fiche vidéo à insérer)
• 05:55 Envoi du fichier vers Photoshop
• 06:50 Les 2 techniques à maitriser pour réaliser du Fine Art dans Photoshop
• 07:10 Technique 1 : les sélections précises Comparatif sélections dites intelligentes vs sélections manuelles
• 07:40 Fiche vidéo (sélection ds cloud)
• 08:32 Présentation des deux outils de sélection manuelle à notre disposition pour les détourages de type architecture
• 09:15 Présentation de l’outil Lasso Polygonal
• 10:55 Importance du niveau de zoom
• 11:54 Fenêtre Navigation
• 13:20 Création des sélections
• 16:52 Mémoriser sélection
• 17:30 Récupérer la sélection
• 18:00 Personnalisation des raccourcis clavier de ces deux opérations
• 18:48 Fiche vers lien raccourcis site
• 23:08 Début du post-traitement
• 23:28 Conversion en noir et blanc
• 24:28 Assombrissement du ciel
• 26:07 Assombrissement façade gauche
• 26:38 Assombrissement façade droite
• 28:18 Utilisation des dégradés sur les masques de fusion
• 31:20 Ajout de présence dans les façades
• 32:00 Création d’un fond en dégradé pour le ciel
• 33:10 Suppression du reflet dans les vitres à l’aide de l’outil courbes
• 35:40 Ajout d’un point blanc dans l’image
• 36:50 Création de faux nuages à l’aide de l’outil pinceau
• 47:00 Enregistrement des paramètres de pinceau
• 47:50 Finitions : applications de divers vignetages à l’aide de dégradés linéaires
• 50:16 vignetage à l’aide du dégradé radial
• 51:40 vérification de la répartition de la luminosité à l’aide d’un calque seuil
• 54:00 pause dans le post-traitement
• 54:40 importance du travail non-destructif
• 56:14 Récapitulatif
• 57:40 avant-après
• 58:26 présentation de la formation de 8h Architecture Fine Art Noir&Blanc
• 59:40 conclusion

J’ai choisi cette photo car elle est très simple au niveau des sélections. La photo n’est composée que de deux faces pour le bâtiment ainsi que du ciel. En effet, le type de traitement de style architecture Fine Art demande énormément de patience. C’est pourquoi je commence avec un exemple assez simple pour vous initiez à la méthode. Ce type de post-traitement demande des sélections d’une grande précision qui prennent beaucoup de temps. Par conséquent, je le déconseille aux personnes pressées.

Autre chose, il est possible d’obtenir un résultat satisfaisant dans Lightroom mais je vous conseille vraiment d’utiliser Photoshop pour plus de facilité et de précision.

Le Fine Art est une vision artistique d’une scène. Le style Fine Art n’est pas spécifique à l’ architecture. On peut l’utiliser aussi pour des portraits, pour de la macro, etc. C’est un style qui demande d’assumer votre vision. Pour vous expliquer plus clairement, je vous illustre mon propos ci-dessous. La première photo brute a été prise à la Cité des Arts à Valence et la deuxième est obtenue après son post-traitement.

Vous constatez rapidement que je me suis fortement éloigné de la photo de base pour le post-traitement. Entre autres, j’ai ajouté un ciel en pose longue, incorporé des personnages, changé la lumière, etc. En d’autres termes, ce style correspond à une transgression de la réalité. Le principe du Fine Art en architecture est de photographier un bâtiment pour ensuite l’interpréter à votre manière.

Il est souvent caractérisé par un côté très minimaliste et graphique en soulignant la lumière que vous créez selon votre idée.

Le fichier que j’ai choisi est assez simple et surtout très plat. Ce choix est volontaire parce qu’il y sera plus aisé de modeler la lumière comme on le souhaite. A contrario, si vous prenez une photo avec une lumière directionnelle, vous rencontrerez rapidement un problème. En effet, vous aurez des faces de bâtiments bien éclairées et des ombrages très marqués, les deux se rejoignant en dégradé sur les édifices arrondis comme sur cette photo où la lumière provient de la droite.

Ce phénomène est très compliqué à inverser. Cela signifie que si vous voulez développer cette photo en style Fine art, vous êtes tributaire de la lumière. En d’autres termes, vous devrez suivre la logique imposée par la lumière naturelle. Ceci limitera les possibilités de traitement du fichier, d’où mon choix d’un fichier terne.

Bien que la photo soit terne, on voit tout de même que la face droite est plus claire que la gauche. Donc, je vais même encore accentuer le côté plat de mon fichier d’origine en traitant le Raw dans Lightroom. Pour cela, je commence avec les corrections de l’objectif pour enlever tout vignettage.

Ensuite, Lightroom applique par défaut un profil de couleur Adobe qui confère à l’image déjà un certain contraste de base.

Je commence par recadrer la photo car je trouve qu’elle comporte trop d’espaces vides. Pour cela, je choisis un format 4:5. Lors du traitement Fine art, je m’arrange pour avoir toujours les données de l’histogramme à ma portée. Ainsi je m’assure de rester dans les limites de celui-ci comme le conseille le ten zones system d’Ansel Adams. Comme le préconise la méthode, un bon noir et blanc présente l’ensemble des tonalités de l’histogramme sans zones bouchées ou cramées.

Deux techniques sont essentielles à la réalisation d’un style Fine Art en architecture : 

1. La capacité de créer des sélections très précises.
2. Manipuler la lumière à l’aide des dégradés.

Si vous maîtrisez ces deux techniques, vous êtes en possession des deux ingrédients primordiaux pour cette recette.

Il est possible que vous pensiez à utiliser des outils automatiques pour réaliser les sélections tel que la commande “Sélection du ciel” de Photoshop. J’appuie sur la lettre “Q” pour visualiser la sélection en mode masque et vous voyez que c’est totalement imprécis.

Pour tester un autre outil, j’essaie la sélection du sujet via le Cloud. A priori, le résultat semble de meilleure qualité. Comme toujours, je m’en assure en zoomant dans l’image. A nouveau, le masque n’est pas satisfaisant. Il est crénelé et il lui manque des parties du bâtiment de manière régulière.

En bref, vous comprenez que votre sélection ne sera jamais assez précise sur ce type de sujet avec les outils automatiques. C’est pourquoi je vous recommande de le faire de manière manuelle.

Deux outils principaux nous seront utiles pour y parvenir : l’outil Lasso polygonal et l’outil Plume. Pour plus de facilité, j’utiliserai le Lasso polygonal même si l’outil Plume présente plus d’avantages. Étant donné que les lignes sont droites, cela ne pose pas d’inconvénients et les deux se valent. Cependant, lorsque votre bâtiment est composé de courbes, le Lasso polygonal n’est pas une option comme sur les exemples ci-dessous.

Vous trouverez l’outil Lasso Polygonal normalement dans votre barre d’outils de Photoshop. Sinon, vous pouvez l’ajouter en cliquant sur les trois petits points de cette barre d’outils. Assurez-vous que la première option intitulée “Nouvelle sélection” soit cochée dans la barre de menu de l’outil. Vérifiez également que le contour progressif soit à 0.

Ensuite, vous pouvez ajouter des zones à la sélection en appuyant sur la touche Shift. Au contraire, vous pouvez en soustraire en appuyant sur la touche Alt ou Option. Ces opérations sont représentées à l’écran par un petit (+) et un petit (–) au niveau du curseur. De plus, vous pouvez en faire l’intersection en maintenant les touches Alt et Shift. Le symbole correspondant à l’écran est une croix.

Pour revenir sur votre tracé, vous emploierez la touche Retour en arrière. En effet, la touche Cmd/Ctrl + Z ne fonctionnera pas pour effacer la mauvaise trajectoire. Finalement, vous utiliserez la touche ESC ou Echap pour réinitialiser l’outil.

Une chose primordiale pour vos sélections est de le faire à un niveau de zoom élevé. Si vous le faites à un niveau de zoom normal, vous dépasserez à coups sûr ou, au contraire, vous ne prendrez pas en compte la totalité de la ligne du bâtiment. Le niveau du zoom dépendra surtout de la résolution de votre écran. Néanmoins, je vous conseille de zoomer entre 300 et 400%.

Le problème lorsqu’on est à un niveau de zoom aussi élevé est qu’on ne se rend pas compte de la globalité de son image. C’est la raison pour laquelle je vous recommande fortement pour ce type de travail d’afficher la fenêtre Navigation. Vous pouvez la redimensionner à volonté et vous déplacer dans votre photo avec la petite main. Elle permet de vous situer dans l’image à l’aide d’un cadre rouge.

Lorsque votre niveau de zoom est si élevé, vous voyez apparaître les pixels de votre image. Il n’est pas évident de savoir où tracer une ligne droite sur de gros carrés pointus. C’est pourquoi je vous conseille de mordre légèrement, d’environ 1 pixel, dans le bâtiment. Et c’est parti pour le travail de détourage.

Je ne vous cache pas que ce n’est pas la partie la plus agréable du traitement Fine Art mais pourtant, il est indispensable. Le tracé de vos sélections va réellement influer sur le résultat final. Arrivé au sommet, je ne repars pas à la verticale mais vers la droite pour englober la totalité du bâtiment. En effet, il est préférable de réaliser d’abord l’entièreté du contour, même lorsqu’il est composé de plusieurs immeubles.

Tout d’abord, vous vérifiez le masque partout pour vous assurer de ne rien avoir oublier. Ensuite, il est très important de bien sauvegarder ce détourage qui prend un certain temps. En Fine Art, on commence par créer toutes les sélections et puis seulement, on travaille chaque partie individuellement au niveau de la luminosité. Donc, pour enregistrer votre sélection, vous vous rendez dans l’onglet Sélection → Mémoriser la sélection.

Une boîte de dialogue s’ouvre dans laquelle il vous sera demandé de renommer la sélection. A ce stade, je vous recommande d’être rigoureux dans la dénomination pour retrouver plus facilement votre sélection par la suite. En effet, dans des images complexes, vous pouvez facilement atteindre une cinquantaine de sélection différentes.

Sinon, vous pouvez également afficher la palette des couches puisque les différentes sélections s’y retrouvent sous cette forme. A vous de voir de quelle manière vous préférez travailler. Cependant, pour plus de facilité, je vous explique comment personnaliser ces deux opérations à l’aide de raccourcis clavier.

Pour gagner du temps, je vous montre comment attribuer des raccourcis clavier pour ces deux opérations. En effet, ils n’en possèdent pas par défaut. Pour cela, vous vous rendez dans l’onglet Edition → Raccourcis clavier. Dans la fenêtre qui s’ouvre, vous cliquez sur la flèche du menu Sélection et cherchez la commande “Récupérer une sélection”.  Ensuite, vous créez un raccourci clavier dans la case vide située à droite.

Dans le cas où le raccourci clavier que vous choisissez est déjà assigné, Photoshop vous l’indique via un commentaire. Pour confirmer votre raccourci, vous cliquez sur le bouton “Accepter”. Ensuite, je procède de la même manière pour la commande “Mémoriser la sélection”. Pour en savoir plus, je vous invite à découvrir mon article sur les raccourcis clavier dans Photoshop dans lequel mes propres raccourcis sont téléchargeables.

Désormais, les deux raccourcis clavier sont indiqués à côté des commandes dans l’onglet Sélection.

Maintenant que vous connaissez la méthode pour sauvegarder et récupérer facilement vos sélections, vous pouvez ajouter celle du ciel. Pour cela, il suffit de récupérer la sélection du bâtiment entier déjà sauvegardée et de cocher la case “inverser”. N’oubliez surtout pas de la mémoriser ensuite.

A présent, j’ai besoin d’une sélection pour la partie gauche et la partie droite de l’édifice.

Je commence par récupérer la sélection globale du bâtiment à laquelle je vais soustraire la sélection de la partie gauche. Pour ce faire, je sélectionne le troisième bouton de la barre de menu de l’outil Lasso polygonal. Grâce à cela, il sera inutile de maintenir la touche Alt enfoncée tout en traçant la ligne.

Afin de soustraire toute la partie gauche du bâtiment, je n’hésite pas à sortir complètement de l’image. Puis, je mémorise la sélection à l’aide de mon raccourci clavier.

Pour cela, nous utiliserons la sélection du bâtiment entier moins la façade de droite. D’abord, je désélectionne la sélection actuelle. Puis, je récupère la sélection globale et  je me remets en mode normal en cliquant sur le 1er bouton dans le menu du lasso polygonal. Ensuite, j’active la sélection de la façade de droite pour laquelle je coche la case “Soustraire de la sélection”.

Suite à cela, j’obtiens la sélection de la façade de gauche tout en ayant des bords bien contigus. En effet, le tracé est bien plus précis de cette façon qu’en essayant de repasser sur celui existant au risque de le décaler légèrement. Je mémorise cette dernière sélection. Au final, j’ai donc 4 sélections du bâtiment : le bâtiment complet, le ciel, la façade droite et la façade gauche.

Nous passons à la partie post-traitement de la photo de style Fine Art d’architecture. Pour éviter de toucher le calque d’origine, je le verrouille en allant dans l’onglet Calque → Nouveau → Arrière-plan d’après un calque. La première étape du développement va être la conversion en noir et blanc.

Pour convertir une image en noir et blanc, il existe une multitude de méthodes. Comme la photo que nous utilisons est très plate, la méthode n’a pas une grande importance. Par conséquent, je crée un calque de couleur unie noir que je convertis en mode de fusion Couleur.

N’ayant même pas besoin du masque, je le supprime. Je renomme le calque NB et le regroupe dans un dossier Help Layers qui reste toujours en haut de la pile. Mon dossier Help Layers contient tous mes calques de vérifications utiles en cours de développement.

Je récupère la sélection du ciel et choisis un calque de réglage. Vous pouvez opter pour n’importe lequel d’entre eux selon votre préférence. En général, j’ai recours au calque de réglage de Courbe car je trouve qu’il est plus précis grâce aux points qu’on peut y placer.

Suite à cela, la sélection se transforme en masque. J’utilise l’outil Cible pour cliquer dans le ciel ce qui fait apparaître un point au niveau de la courbe. Il ne me reste plus qu’à le descendre pour assombrir le ciel. Ensuite, pour éviter d’avoir du noir absolu dans l’image, je remonte légèrement le point noir à une valeur de 10. Puis, je baisse le point représentant les tons clairs tout à fait à droite de la courbe. Pour finir, je renomme le calque et le regroupe dans un dossier.

A présent, je passe à l’assombrissement de la façade de gauche. Je récupère la sélection correspondante et crée à nouveau un calque de réglage de courbe. Puis, je baisse simplement le point des tons clairs pour assombrir cette partie. L’avantage de ces  calques est que l’on peut revenir sur les réglages par la suite si on le souhaite. Pour l’instant, je laisse ce calque comme tel.

Pour astreindre l’action des deux réglages opposés pour les deux façades, nous utiliserons des dégradés. Je regroupe les calques dans différents dossiers auxquels j’attribue des couleurs pour une meilleure organisation.

A ce stade, je vous conseille fortement d’enregistrer votre travail au risque de devoir tout recommencer. Même s’il est possible de paramétrer dans les préférences de Photoshop des sauvegardes automatiques après un certain nombre de minutes, je préfère en réaliser une supplémentaire à cette étape avec un Cmd/Ctrl + S.

Avec les deux assombrissements et l’éclaircissement réalisés précédemment dans la photo, vous obtenez déjà les bases pour votre style Fine Art en architecture. Evidemment, l’aplat tout blanc sur la façade de droite n’est pas idéal. C’est la raison pour laquelle nous emploierons des dégradés afin d’améliorer les transitions. Nous commençons à sculpter la lumière sur les façades.

Je retourne sur le masque de la façade de droite en combinant Alt + clic de souris dessus. Le masque n’est composé que de blanc. Pour remédier à cela, vous prenez un dégradé basique linéaire du noir vers le transparent. Celui-ci permettra de cacher le réglage dans la partie souhaitée du masque. Ci-dessous, je vous montre l’action du dégradé sur le masque entièrement blanc à la base.

Cependant, je vous conseille de travailler sur la photo en visuel. Le but est de sculpter la lumière où vous souhaitez qu’elle impacte votre bâtiment.  Ainsi, vous tirez un dégradé par-dessus l’autre. Si vous n’êtes pas satisfait du résultat obtenu, réalisez un Cmd/Ctrl + Z pour revenir jusqu’au stade où cela vous plaît. Vous pourrez ainsi changer d’angle par exemple. Au fur et à mesure du cumul des dégradés, le masque s’assombrit.

A présent, je souhaite que la façade de gauche soit encore plus sombre. Je pourrais revenir sur les réglages du calque de courbe global créé précédemment mais celui-ci me satisfait. Par conséquent, je préfère en utiliser un nouveau. Il est même intéressant de réaliser des réglages sur plusieurs calques différents. De cette manière, vous aurez un meilleur contrôle sur les différents éclairages. Cette méthode est préférable au fait de placer trop de points sur la même courbe ce qui devient difficile à manipuler.

Donc, je crée une nouveau calque de réglage de courbe identique au premier après avoir activé la sélection de la façade de gauche. Dans un premier temps, j’assombris toute la façade gauche. Dans un second temps, je veux que l’assombrissement soit moins prononcé dans la partie proche de l’arête du bâtiment. Pour cela, je tire partiellement un dégradé en maintenant Shift pour que le trait soit parfaitement perpendiculaire. Ce traitement confère de la présence, de la profondeur, dans les façades.

A présent, je trouve que le ciel se fond trop dans la gauche du bâtiment. Pour corriger cela, je réinterviens sur le masque du ciel en superposant un dégradé. Afin d’éviter de créer un nouveau masque du ciel pour que le réglage ne s’applique qu’à celui-ci, je glisse le masque global du ciel sur le dossier que j’ai créé pour le ciel.

C’est un dégradé orienté à 90° et je baisse son opacité globale dans le but de dissocier le ciel du bâtiment. Si vous souhaitez déplacer votre dégradé, vous cliquez deux fois dessus dans la palette des calques et puis dans votre image.

Le reflet apparent dans la fenêtre de la façade de droite me dérange particulièrement. Pour cela, je reprends le masque de la façade droite pour lequel je crée un dossier global. Ensuite, je fais appel à une courbe et utilise la cible pour sélectionner la zone. Je clique une fois sur le reflet et une autre sur la zone juste à côté. Ceci me place deux points sur la courbe. Suite à cela, j’abaisse le second point afin qu’il coïncide avec le reflet. Ce dernier disparaît de la façade.

Comme ce réglage s’applique partout, il faut masquer le bas à l’aide d’un dégradé allant du noir vers le blanc.

A présent, j’aimerais ajouter un pointe de lumière car j’ai très peu d’informations dans les tons clairs au niveau de l’histogramme. Pour cela, je vais créer une sorte d’éclat blanc qui attire le regard.
Afin de créer cette zone de lumière, j’utilise à nouveau une courbe globale dont je tire le point blanc.

Pour vous assurez que vous ne surexposez pas, appuyez sur la touche Alt/Option en bougeant sur la courbe. De ce fait, Photoshop vous affiche les zones cramées en blanc et vous pouvez ajuster votre point blanc. Pour finir, après avoir masqué la totalité, je tire un petit dégradé radial sur la pointe du bâtiment pour attirer l’attention du spectateur.

Pour créer de faux nuages, j’ajoute un nouveau calque vide que je remplis de noire t un second que je laisserai transparent. Je le renomme “nuage” et le transforme en objet dynamique. Maintenant, j’active l’outil Pinceau dont je m’assure que la couleur est blanche. J’ai seulement besoin du calque avec le fond noir pour visualiser mes coups de pinceau qui sont blancs. Ensuite, je me rends dans les paramètres du pinceau situés dans l’onglet Fenêtre ou via la touche F5.

En premier, vous modifiez la dynamique de la forme. Vous choisissez l’option “Fondu”. A moins que vous ne disposiez d’un stylet auquel cas vous prendriez l’option “Pression de la plume”. Je mets la valeur pour le fondu à 250. En deuxième, vous cochez le paramètre “Transfert” auquel vous ajoutez également “Fondu” dans la case nommée “Contrôle”. De cette manière, vous obtenez des ronds de tailles et d’opacité différentes. Et pour finir, vous vous rendez dans le paramètre “Lissage” où vous modifiez l’option “Pas”. L’option “Pas” correspond à l’écartement entre les différents coups de pinceau.

Pour donner un aspect encore plus réaliste, je compte donner un certain angle aux nuages.  Je vais les orienter de façon à suivre la diagonale de la façade de gauche du bâtiment. Pour cela, je me rends dans le paramètre “dynamique de forme” du pinceau. Ensuite, je tourne la flèche correspondant à l’angle du coup de pinceau. Évidemment, vous ne verrez aucune différence lorsqu’il est rond mais vous pouvez également l’aplatir en tirant sur les deux poignées.

Idéalement, il faudrait peindre sur un calque vide mais vous ne distinguerez rien vu que les coups de pinceau sont blancs. Je trace donc les coups de pinceau aux endroits où j’aimerais ajouter de faux nuages.

Une fois l’objet dynamique enregistré, vos modifications se mettent à jour sur l’image originale. Maintenant, j’applique un filtre de flou directionnel aux coups de pinceau. Comme nous travaillons sur un objet dynamique, il sera possible de revenir sur les réglages. Si vous  souhaitez le transformer ou le déplacer, faites appel à l’outil de transformation avec Cmd/Ctrl + T. N’oubliez pas de décocher la chaîne qui lie le masque et le filtre pour ne pas déplacer les deux en même temps.

Vous pouvez également superposer plusieurs filtres de flous directionnels sur le même calque. Il ne reste plus qu’à baisser l’opacité de ceux-ci. En effet, le ciel ne doit pas voler la vedette au bâtiment qui est le sujet principal de la compo. Sachez tout de même qu’il existe beaucoup d’autres techniques pour créer des nuages.

Une boîte de dialogue s’ouvre vous demandant de nommer le nouveau pinceau. Il n’est pas nécessaire de cocher la case pour capturer l’épaisseur du pinceau mais par contre bien celle pour inclure les paramètres d’outils. Cette opération vous permettra de le retrouver dans votre librairie de pinceaux. La liste est constituée de numéro mais vous pouvez afficher tous les pinceaux disponibles en cliquant sur le bouton du menu. Il est même possible de lancer une recherche en rentrant le nom de votre pinceau directement dans une fenêtre.

Pour peaufiner cette image, je vais assombrir le fond dans le bas du bâtiment mais également le ciel. Je travaillerai de manière globale au-dessus des deux dossiers créés pour le bâtiment et le ciel afin d’impacter toute l’image.

Je commence le traitement en créant une courbe puis j’assombris le bas de l’image. Ensuite, je masque complètement l’effet. Comme j’ai un masque blanc à la base, je fais la combinaison Cmd/Ctrl + I pour l’inverser en noir. Suite à cela, je prends le dégradé allant du blanc vers le transparent. En gros, il s’agit d’un vignetage. Je vous recommande même de le tirer en dehors de l’image en dézoomant sur celle-ci.

Je teste en assombrissant également le haut de l’image et un peu en biais toujours à l’aide de différents dégradés linéaires. Le but est de laisser la partie centrale du bâtiment bien lumineuse.

Je souhaite ajouter un vignettage sous forme d’ellipse à l’ensemble de l’image. Pour ce faire, je crée un calque de niveau que je passe en mode Produit. Quand vous passez en mode Produit, seuls les tons sombres seront impactés. Je diminue tout de même l’opacité car le résultat est très prononcé. Cela m’évite de devoir à nouveau protéger les tons clairs.

Pour continuer, j’ajoute un contour progressif à cette ellipse. Ainsi, vous créez un vignetage très subtil que vous pouvez redimensionner à volonté contrairement au curseur vignetage dans Lightroom ou Camera Raw.

A présent, je fais appel à un calque de seuil pour voir comment évolue la lumière dans mon image. Par défaut, le curseur est tout à fait à gauche et vous ne voyez que du blanc sur votre écran. En le déplaçant délicatement vers la droite, vous voyez apparaître les ombres de votre image.

Ensuite, vous procédez à l’opposé en mettant le curseur tout à fait à droite et en tirant vers la gauche. A ce moment-là, vous visualisez les zones de lumières de votre photo. Le résultat est satisfaisant puisque la lumière apparaît en premier lieu sur la pointe du bâtiment comme souhaité. Progressivement, elle se dévoile sur le reste de l’édifice, puis au niveau du nuage, etc. En bref, ce calque de seuil vous aide à comprendre l’évolution de la lumière dans votre image.

Il faut savoir que la luminosité dépend aussi de la perception. Par conséquent, vous ne vous rendez pas forcément compte qu’une zone spécifique de votre image peut attirer le regard. Grâce à cette méthode, vous êtes sûrs de contrôler objectivement aussi bien la clarté que l’obscurité.

Un autre avantage du calque de réglage de seuil est qu’il vous permet de vérifier votre point blanc et votre point noir dans votre photo. S’ils sont absents, vous pouvez aisément les ajouter à l’aide d’un calque de niveau pour contraster plus fortement votre image.

En tout cas, c’est mieux de les ajouter à ce stade-ci qu’en début de traitement où vous seriez du coup limité dans la redistribution de la lumière. Il est donc important de se laisser une latitude de manœuvre au niveau des deux extrêmes de l’histogramme.

Arrivé à ce stade du post-traitement, je vous conseille de prendre une pause. Normalement, je travaille en 3 phases d’observation séparée par une intervalle de 24h. En effet, en revoyant votre photo 24h plus tard, votre regard aura complètement changé. Vous découvrirez des choses qui ne vous avaient pas forcément marqué au premier traitement. C’est également l’avantage de travailler de manière non-destructive. Ainsi, vous pouvez revenir sur chaque étape du post-traitement quand vous le souhaitez. C’est pourquoi je n’ai créé à aucun moment de copie fusionnée qui se serait superposée à l’ensemble.

N’oubliez pas que le développement ne s’arrête que quand vous le décidez. En d’autres termes, cela peut durer parfois très, très longtemps.

1. Convertir le calque en noir et blanc.
2. Faire toutes les sélections dont vous aurez besoin.
3. Créer des dossiers pour les différentes parties à traiter.
4. Assombrir le ciel.
5. Ajouter un fond en dégradé.
6. Intervenir sur les différentes parties du bâtiment phase par phase.
7. Ajouter des nuages pour apporter du dynamisme à la compo.
8. Réaliser du vignetage et augmenter le contraste.
9. Baisser l’opacité des réglages globaux si nécessaire.

Et voici l’avant/après du traitement de la photo en reproduisant le style Fine Art en architecture.

Ceci clos cet article dont le but est de vous initier à ce style de post-traitement que j’affectionne particulièrement. J’espère avoir suscité votre curiosité et votre envie d’apprendre en mettant ces conseils en pratique. Je vous rappelle que vous pouvez télécharger le fichier utilisé dans l’article.