Comment traiter les photos de la lune avec un paysage

Je vous guide pour traiter les photos de la lune avec un beau paysage nocturne. Tout d’abord, en vous montrant comment les sélectionner, les trier, et surtout les préparer en tant que fichiers RAW à l’aide du logiciel Lightroom.

Ceci est la suite d’Itinéraire d’une photo où nous avions photographié la super lune en Toscane, à la chapelle de la Vitaleta. Vous pouvez découvrir la première partie consacrée à la prise de vue en cliquant ici.

Dans cette deuxième partie, nous nous occuperons du traitement de ces différentes photos afin d’en retirer le meilleur. En effet, je devrai utiliser des compositions vu que j’ai rencontré pas mal de déboires lors de la prise de vue de la lune sur le terrain. Après de nombreuses retouches, le but sera d’atteindre le résultat suivant (voir photo).

1. Sélection des photos de la lune et de son paysage dans Lightroom
   1. 1. 1. Repérage des photos avec du potentiel pour la compo
         2. Écart dynamique important entre la lune et son paysage
         3. Attribution de note dans Lightroom pour faciliter le tri
         4. Ajout des images sélectionnées à la collection rapide
2. Le paysage : des panoramas pour l’avant-plan de la lune
   1. 1. 1. Correction de vignettage sur les panoramas
            1. 1. 1. Vérification du vignettage en mode LAB
                  2. Synchroniser les réglages sur les autres photos
         2. La fusion panoramique dans Lightroom
         3. Comparaison après fusion des deux panoramas
         4. Pourquoi préférer un panorama à une photo unique ?
         5. Traitement du fichier RAW pour l’avant-plan de la lune dans Lightroom
            1. 1. 1. Utilité du mode de vue Référence
                  2. Réglage de la luminosité en mode référence
3. La lune : choix et améliorations des fichiers RAW pour l’ajout de la lune
   1. 1. 1. Sélection et préparation des fichiers RAW pour la photo de la lune
         2. Traitement de la photo avec la lune et le nuage
            1. 1. 1. Correction du bruit dans DXO Pure Raw pour la photo de la lune avec un nuage
                  2. Accorder la balance des blancs sur les deux photos à assembler
         3. Traitement de la photo avec les détails de la lune
            1. 1. 1. Retard dans l’aperçu à 100% en mode comparaison
                  2. Correction du bruit dans DXO Pure Raw pour la photo de la lune avec détails
                  3. Traiter une aberration  chromatique
                  4. Corriger une aberration chromatique persistante en mode manuel
                  5. Topaz Sharpen AI pour renforcer les détails de la lune
4. Conclusion de comment traiter les photos de la lune avec un paysage

Je me rends dans mon dossier Lightroom et retrouve les photos de paysages et de la lune correspondantes à cette session en Toscane. Une fois toutes les photos sélectionnées, je leur attribue un label de couleur et je vais les filtrer pour n’afficher plus que ces photos-là. Pour cela, j’active la barre de filtre de Lightroom en appuyant sur la touche $. Ensuite, je clique sur le mot “attribut” et choisis la couleur du label.

A présent, je passe en revue les différentes photos et je jette à la corbeille celles qui ne me conviennent pas. J’avais réalisé dans la partie prise de vue, un premier panorama en début d’heure bleue et un second en fin d’heure bleue. Je m’intéresse particulièrement à une compo que j’ai réalisée sur le terrain et qui me permet d’inclure à la fois la lune et la chapelle dans le paysage. Dans la version de gauche, on a pas l’impression qu’elle va être utile et pourtant, après quelques rapides réglages, les possibilités qu’elle offre en réalité sont intéressantes.

Parfois, en une seule photo, il est possible d’avoir la dynamique complète. Le post-traitement est alors beaucoup plus aisé.

Évidemment, il vaut mieux photographier la lune avec un paysage lorsque vous êtes en début ou en fin d’heure bleue. Seulement, pour cette session photo, la lune n’a émergé des nuages qu’à la pleine nuit et donc, j’ai dû improviser et me déplacer sous peine de ne rien avoir au final malgré une excellente planification. Il y a toujours la possibilité de rattraper le coup mais au prix de plus gros efforts. C’est toujours bénéfique de savoir comment procéder en cas de soucis sur le terrain.

De ce fait, je continue à passer les photos en revue. Je choisis de conserver le panorama que j’ai réalisé à l’heure bleue. Je fais le ménage en appuyant sur “X” pour supprimer les photos indésirables. Lorsque j’aurai appliqué des traitements aux différentes photos que j’ai sélectionnées dans un premier temps, je leur attribuerai une étoile supplémentaire.

Une fois toutes les étoiles distribuées, je filtre pour ne garder que les photos avec le label de couleur (jaune dans mon cas) et une étoile. Ensuite, j’ajoute ces images à la collection rapide en appuyant sur “B”. Maintenant, je les retrouve facilement dans mon catalogue, dans le volet de gauche. J’utilise cette technique pour reconnaître instantanément les photos à utiliser pour mon futur post-traitement.

Je passe en mode LAB pour mieux visualiser les valeurs de lumières dans l’histogramme. En effet, le “L” de LAB signifie la valeur de la lumière. Pour faire cela, il suffit de faire un clic droit sur l’histogramme et de choisir “Afficher les couleurs en mode LAB”. Ensuite, je place l’outil en forme de petite main sur la zone du vignettage pour en vérifier les valeurs. En fonction de cela, je règle le curseur plus à gauche ou plus à droite. Il vaut mieux faire ce genre de réglage avant l’assemblage panoramique.

A nouveau, je sélectionne toutes les photos appartenant au même panorama et fais la combinaison de touches Ctrl + M (aussi bien sur Mac que pour pc). Ce raccourci clavier  vous permet de lancer la fusion panoramique. Sinon, vous cliquez droit sur les photos et choisissez l’option “Fusion des photos”.

A présent, je réalise la même fusion pour le deuxième groupe de photo panoramique pris cette fois à une heure plus avancée de la soirée. Il ne me reste plus qu’à déterminer lequel des deux panoramas conviendra le mieux comme avant-plan du paysage auquel j’ajouterai la lune par la suite.

Dans un premier temps, j’opterais davantage pour le panorama le plus sombre des deux étant donné qu’il est plus en concordance avec l’aspect nocturne et donc, de la lune.

Pour l’avant-plan, j’ai choisi le panorama le plus clair des deux. Cela peut paraître étrange vu qu’il fait encore jour mais en post-traitement, on fait ce que l’on veut. Pour vous illustrez ceci, j’utilise le mode de vue référence avec les deux panoramas côte à côte afin de les faire correspondre au mieux, à la différence que celui que j’ai choisi est plus net.

Tout d’abord, je retire toutes les infos non nécessaires à l’écran. Je place à gauche la photo de référence et à droite celle que je compte traiter.

En premier lieu, j’ajuste l’exposition afin que la photo de droite corresponde plus à une photo de nuit. Attention à ne pas boucher les tons sombres étant donné qu’on ajoutera encore du post-traitement avec Photoshop. Pour s’assurer qu’elles correspondent mieux en terme de luminosité, il suffit de passer les deux photos en noir et blanc. Il sera juste nécessaire de créer une copie virtuelle du panorama de référence pour pouvoir le faire. Dans un second temps, je refroidis la balance des blancs et un peu la saturation.

Je conseille de baisser la saturation au début du post-traitement dans Lightroom car cela évitera un surplus de celle-ci dans Photoshop par la suite. Il vaut donc mieux toujours partir d’un fichier pas trop boosté ce qui permet une meilleure flexibilité lors de la retouche finale. En quelques petits réglages, la photo est assez similaire par rapport au modèle de droite.

J’observe à nouveau toutes les photos sur lesquelles la lune apparaît . Deux d’entre elles m’inspirent particulièrement : une avec un nuage juste devant la lune et une autre où la lune est seule mais regorge de détails. Je devrai redoubler d’effort pour récupérer un maximum d’informations provenant de la photo avec le nuage car je n’en ai pas d’autre.

J’exporte mon fichier et l’avantage est, qu’après quelques réglages, il renverra le fichier traité directement dans Lightroom. Cela optimise le workflow. Il renvoie donc la photo débruitée dans Lightroom où je l’ajoute à ma collection rapide (B).

En effet, il faut que les différentes images correspondent avant l’assemblage car l’avant-plan ayant été pris à 64 ISO, il ne présente pas de bruit. A présent, je peux appliquer quelques traitements dans Lightroom comme booster l’exposition. C’est la raison pour laquelle il était important de “nettoyer” l’image.

J’aime assez bien les tons actuels de l’image mais pour que cela s’accorde parfaitement avec l’avant-plan, il faut que je rende cette photo plus bleue que magenta. J’appuie sur “W” pour activer l’outil de la balance des blancs. Par facilité et pour être plus précis, je place les deux images en comparaison (Shift + R). En voyant ces deux photos côte à côte, je change d’avis et décide de changer plutôt la balance des blancs du panorama à la place de celle de la photo avec la lune. Quand on aime …

J’ai beaucoup de photo avec la lune seule à haut ISO. En effet, j’ai shooté en rafale sur le terrain car, dû aux perturbations atmosphériques, certaines photos peuvent être plus nettes que d’autres. Je les mets donc en mode comparaison (C) pour trouver la meilleure.

Pour remédier à cela, sélectionnez toutes les photos et allez dans l’onglet Bibliothèque → Aperçu → Créer des aperçus 1:1. De cette manière, vous allez pouvoir naviguer de façon beaucoup plus fluide d’une photo à l’autre. Sinon, il vous faudra chaque fois attendre 1 à 2 secondes pour que les photos s’affichent correctement.

Il existe aussi un excellent logiciel nommé Photo Mechanic qui permet de trier ses photos beaucoup plus rapidement et qui ne souffre pas de ce genre de problème de délai.

Deux choix s’offrent à vous : empiler les photos et les envoyer dans Photoshop pour en réduire le bruit ou n’en envoyer qu’une seule dans DXO Pure RAW pour la même raison.

D’après mes différents tests, j’ai souvent un meilleur résultat dans DXO Pure Raw avec une seule photo. Je préfère donc ne pas alourdir davantage mon processus qui l’est déjà suffisamment. J’utilise donc la photo que j’estime la plus nette et l’envoie vers ce logiciel comme précédemment : Fichier → Module externe → Traiter avec le plug-in Pure RAW.

Avant tout, je remets les mêmes réglages sur la photo de droite que sur celle de gauche car, malheureusement, ils n’ont pas été conservés après la réduction du bruit. Je commence le traitement en allant dans les corrections de l’objectif situé dans le volet de droite et coche “Supprimer l’aberration chromatique”.

C’est un peu mieux mais pas encore suffisant. Je clique donc sur le bouton “Manuel” et vais prélever à l’aide de la pipette cette couleur cyan sur le contour de la lune.

Pour la suite du traitement de cette photo, je vais faire appel à Topaz Sharpen AI qui va me permettre d’augmenter les détails de l’astre. Je clique droit sur la photo et choisis “Modifier dans” → “Modifier dans Topaz Sharpen AI”. C’est un plug-in à acheter et à installer pour qu’il soit disponible dans Lightroom. Évidemment, avant de l’acheter, vous avez un essai gratuit de 30 jours pour vous décidez. Ensuite, on quitte le format RAW pour un format TIFF créé par le logiciel.

Comme rien n’est parfait, je vais utiliser la version renforcée, pour quelques pixels, provenant de la bordure de la lune en combinaison avec le résultat obtenu avec « Out of focus » qui a efficacement fait ressortir les détails des cratères. Pour finir, je ne garde que les photos auxquelles j’ai attribué deux étoiles après traitement dans Lightroom et vais les envoyer dans Photoshop pour la fin du photomontage.

Après toutes ces sélections et filtrages, il ne me reste que ces quatre photos que je combinerai pour réaliser la composition finale. Je les envoie donc avec un clic droit dessus en tant que calques dans Photoshop pour la suite du post-traitement.

Cette partie consacrée à la sélection, au tri et surtout à la préparation des fichiers RAW dans Lightroom est clôturée. Dans le prochain article, nous procéderons à l’assemblage de ces photos dans Photoshop. En attendant, vous pouvez découvrir la première partie de cet article en cliquant ici.