DxO PureRAW 5 : test complet et comparatif avec la version 4

• Introduction 📎
• Présentation générale et nouveautés de DxO PureRAW 5 🆕
• Les réglages localisés : un outil encore limité 🎯
• Utilisation en plugin dans Lightroom Classic 📸
• Évolution de la réduction du bruit et rappels techniques 🔍
• La gestion des aberrations chromatiques dans DeepPRIME 3 🧠
• Comparatif détaillé entre la version 4 et la version 5 de DxO PureRAW 🔄
• DeepPRIME XD 3 X-Trans : un algorithme en beta pour Fuji ⚡
• Mon avis sur DxO PureRAW 5 et bilan final 💬
• Conclusion 🎯
• FAQ sur DxO PureRAW 5 ❓

Lorsque j’ai commencé à tester cette nouvelle version, je vous avoue que ma première impression était mitigée. Je suis allé plus loin dans les tests afin de vous donner une opinion documentée. De ce fait, la mise en ligne de ce travail a été retardé par rapport à la sortie de la version définitive de DxO PureRAW 5.

Si vous souhaitez réaliser vous-mêmes ces tests, je mets à votre disposition un dossier avec tous les fichiers Raw utilisés, ce qui vous permettra de juger par vous-même de la qualité des résultats, étant donné que la vidéo est obligatoirement compressée et peut gêner l’évaluation. J’ai choisi d’utiliser les mêmes fichiers que ceux du test que j’avais réalisé à l’occasion de la sortie d’une version précédente de DxO PureRaw, afin de mieux me rendre compte de l’évolution de l’algorithme au fil du temps. Il y a aussi dans le dossier de nouveaux fichiers fournis par Rafael Coutinho, photographe membre de mon équipe. Vous trouverez les fichiers traités que vous pourrez comparer en détail.

DxO PureRAW est un logiciel qui peut fonctionner de manière autonome (standalone) ou en plugin, notamment dans Lightroom Classic, que j’utilise personnellement dans mon flux de travail. Il permet d’importer directement vos fichiers Raw dans une interface appelée lightbox, où vous pouvez glisser-déposer plusieurs fichiers Raw à la fois pour les traiter.

Un des points forts de DxO est son immense base de données de profils optiques, basée sur le couple boîtier-objectif. Plus de 100 000 profils sont disponibles, ce qui permet des corrections très précises, bien supérieures à ce que l’on trouve habituellement dans Lightroom ou Camera RAW.

Voici les principales améliorations apportées à l’interface dans cette version 5 :

• Un système de tri plus complet et flexible dans la lightbox, avec notamment des vues mosaïque ou en nuances de gris.
• Un bouton d’information affichant les EXIFs et le profil de correction appliqué.
• Un film fixe en bas de l’interface amélioré, avec possibilité d’ajuster sa taille et surtout la mise à jour automatique des aperçus, rapide et fluide même en zoom 100 %.

• Les options de zoom sont désormais regroupées en pourcentage en haut de l’interface, plus intuitif que les ratios de la version 4.
• Les raccourcis clavier Cmd (ou Ctrl) + 0 et Cmd (ou Ctrl) +1 permettent respectivement de passer en vue adaptative ou en zoom 100%
• Une fenêtre de navigation fait son apparition, très utile pour se repérer dans l’image lors d’un zoom important, ce qui manquait cruellement dans la version 4.
• Possibilité de masquer le film fixe pour maximiser l’espace d’affichage de l’image principale.
• Un bouton pour revenir rapidement à la lightbox, une bibliothèque de vos fichiers importés, qui n’existait pas dans la version 4.
• Une nouvelle barre latérale à droite de la fenêtre de navigation avec trois icônes distinctes : correction globale, réglages localisés, et options d’export, ce qui désencombre l’interface.
• L’apparition des presets personnalisés, permettant d’enregistrer et réappliquer rapidement vos réglages favoris sans tout refaire à chaque fois.

Ces améliorations ergonomiques sont, à mon avis, bienvenues et facilitent le travail, notamment quand on traite en lot plusieurs images. Il vous est proposé encore, soit de traiter directement et sans aperçu, soit d’ajouter à la file d’attente et vous pourrez visualiser les ajustements faits par le logiciel.

Si vous traitez sans aperçu, vous pourrez toujours faire quelques modifications des réglages avant de laisser la main au logiciel.

Une nouveauté annoncée dans DxO PureRAW 5 est la possibilité d’appliquer des réglages localisés, via un pinceau. L’idée est séduisante : peindre sur une zone spécifique pour appliquer des corrections ciblées, par exemple plus de détails sur un oiseau dans un ciel flou.

En pratique, cet outil reste très basique. On dispose uniquement d’un pinceau, sans masque automatique ni sélection intelligente. Pour gommer, il faut cliquer sur un bouton spécifique, pas d’appui sur Alt/Option comme dans Photoshop. Cela paraît vraiment archaïque en 2025, surtout quand la plupart des logiciels photo disposent désormais de masques IA pour sélectionner rapidement des sujets, des ciels, etc.

Je ne suis donc pas convaincu par cet ajout et pense que peu d’utilisateurs l’adopteront, d’autant plus que pour des travaux précis, Photoshop reste bien supérieur avec ses calques et masques. J’aurais préféré que DxO attende d’avoir un outil plus performant avant de le proposer.

DxO PureRAW 5 s’installe aussi en plugin dans Lightroom Classic, ce que j’utilise régulièrement. Malheureusement, l’intégration n’a pas évolué depuis la version 4 : il n’y a pas de raccourci natif au clic droit pour lancer PureRAW. Il faut passer par le menu “Fichier > Module externe > Extraire”, ce qui reste un peu fastidieux.

Une nouveauté pratique est l’option “traiter directement avec les derniers réglages”, très utile pour appliquer rapidement le même traitement à une série de photos en rafale.

Un point négatif : DxO ne lit pas les réglages d’exposition faits dans Lightroom (fichiers xmp). Si votre photo est sous-exposée dans Lightroom, vous ne verrez pas cet ajustement dans PureRAW, ce qui rend le traitement parfois “à l’aveuglette”.

Le cœur de DxO PureRAW est sa capacité à réaliser le dématriçage du fichier Raw tout en appliquant simultanément des corrections optiques et du débruitage. Le résultat est un fichier Raw optimisé au format DNG linéaire, prêt à être retravaillé dans votre logiciel de post-traitement.

La force de DxO réside dans la précision des corrections basées sur les profils boîtier-objectif, qui sont bien plus pointus que ceux de Lightroom.

Dans la version 4, trois algorithmes principaux étaient disponibles :

• DeepPRIME : un algorithme basé sur l’intelligence artificielle pour un débruitage de haute qualité.
• XD (Extra Detail) : qui optimise aussi la netteté en plus du débruitage, mais n’est pas disponible pour les capteurs Fuji X-Trans.
• XD préliminaire pour X-Trans : une version spécifique pour les fichiers Fuji X-Trans, mais limitée.

La version 5 introduit DeepPRIME 3, censé améliorer la qualité du débruitage en intégrant la correction des aberrations chromatiques au moment du dématriçage, utilisant les données du couple boîtier-objectif pour un résultat plus propre.

Le problème avec ces anciens algorithmes XD de la version 4, c’est qu’il y avait parfois trop de netteté. C’est probablement ce qui explique que DxO a choisi d’améliorer l’ancien algorithme DeepPRIME, version 3 dans ce nouveau DxO PureRAW. On n’a jamais eu connaissance d’une version 2 !

En parallèle, un algorithme DeepPRIME XD 3 X-Trans est proposé en beta, destiné aux fichiers Fuji X-Trans, mais il ne supporte que partiellement certains capteurs récents (ceux d’après 2022/2023 ne sont pas encore compatibles).

D’après DxO, cet algorithme DeepPRIME 3 ajoute une troisième opération, la correction des aberrations chromatiques en exploitant la très riche base de données de DxO des couples boitiers-objectifs pour des résultats promis incomparables, que je vais m’empresser de tester.

Un point technique important : les aberrations chromatiques sont de deux types majeurs :

1. Latérales : visibles surtout sur les bords de l’image.
2. Longitudinales (ou axiales) : franges de couleur devant ou derrière le plan de mise au point.

DeepPRIME 3 cible principalement les aberrations longitudinales, qui sont difficiles à corriger avec les outils classiques. La case “aberration chromatique” dans l’interface corrige quant à elle les aberrations latérales. Il faut donc garder ces deux options actives pour un résultat optimal.

J’ai cru comprendre, sans pouvoir l’affirmer, que cette correction intervient au niveau du pixel lors du dématriçage, ce qui permet de limiter les déviations colorimétriques, notamment le bruit chromatique (appelé “bruit de couleur” dans Lightroom). Vous pouvez d’ailleurs consulter l’article de DxO sur le sujet.

Pour comparer les performances, j’ai utilisé plusieurs fichiers RAW que j’avais déjà testés auparavant, ainsi que de nouveaux fichiers fournis dont certains fournis par Rafael Coutinho de mon équipe et par Nicolas Sokoloff, membre de ma communauté facebook :

• Un Nikon D610 à 3200 ISO
• Un Sony A7 II avec du bruit thermique en pose longue
• Un Fuji XT4 à 8000 ISO
• Un Nikon D850, D7000, D810, Z7II
• Un Fuji GFX 100S II (fichier très lourd de 209 Mo)

J’ai traité ces fichiers avec les algorithmes DeepPRIME XD2s/XD (PureRAW version 4) et DeepPRIME 3 (PureRAW version 5) en gardant les réglages par défaut :

• Luminance à 40
• Forcer les détails à 0
• Correction optique standard
• Netteté réglée sur “standard”

Un point nouveau dans la version 5 est la possibilité de régler la netteté à zéro, ce qui permet d’éviter un rendu trop artificiel. Cette option manquait dans la version 4.

Temps de traitement

Sur la plupart des fichiers, le temps de traitement est très correct avec DeepPRIME 3 par rapport à l’algorithme DeepPRIME XD2s/XD de la version 4.

Sur le fichier lourd Fuji GFX 100S II, le temps de traitement est identique entre les deux versions : environ 27 secondes. Il n’y a donc pas d’amélioration notable en termes de vitesse d’exécution.

Retour de la photo dans Lightroom

Les fichiers reviennent dans Lightroom Classic au format DNG et renommés avec le nom de l’algorithme utilisé en suffixe.

Malheureusement, et c’est une option que je n’aime pas, ils se retrouvent en tant que collection aussi sans que l’on puisse empêcher ce comportement puisqu’il n’y a pas de désactivation prévue.

Qualité du débruitage

En comparant les images à 800 % de zoom, la différence est très subtile :

• DeepPRIME 3 produit un rendu légèrement plus doux, avec moins de contraste dans les zones sombres.
• Le bruit est réduit de façon similaire dans les deux versions.
• La version 5 corrige mieux certaines aberrations chromatiques, par exemple des franges violettes sur les bords d’objets ou des pixels parasites dans des zones sombres.

À 100 % de zoom, la différence devient quasi imperceptible.

Gestion des aberrations chromatiques

Pour les détails fins, la version 5 propose un rendu plus naturel, sans les liserés noirs parfois visibles avec l’ancienne version. Cela offre une meilleure transition entre les zones débruitées et les détails nets.

Mais n’oubliez pas qu’il existe toujours un équilibre subtil à trouver entre le débruitage et la netteté. Dans la version 5 existe donc l’avantage d’obtenir un fichier pas trop renforcé au niveau de la netteté, que l’on peut toujours accentuer au cours du développement.

Les aberrations chromatiques persistantes sont moins visibles avec PureRAW 5, probablement grâce au renforcement moins important qu’avec la version 4.

Gestion des pixels chauds (bruit thermique)

Ce type de bruit est lié à la chauffe du capteur lors des poses longues nocturnes. Le fichier Sony A7 II présente un nombre important de pixels chauds.

Sur les photos de nuit et les clichés avec beaucoup de bruit thermique, DeepPRIME 3 montre un léger avantage en supprimant mieux les pixels chauds et les taches parasites.

Le nouvel algorithme DeepPRIME XD 3 X-Trans, encore en phase beta, apporte un débruitage plus poussé pour les fichiers Fuji compatibles. Par rapport à DeepPRIME 3 classique :

• Le bruit est beaucoup plus lissé.
• Les détails sont plus prononcés, parfois un peu trop, ce qui peut donner un aspect moins naturel.
• Il est possible de réduire la correction optique à zéro pour limiter l’aspect artificiel.

Sur un fichier Fuji XT4, on voit clairement que l’horloge sur un clocher est mieux définie avec XD 3, mais le rendu est plus “lisse” et moins naturel.

Après plusieurs jours de tests approfondis, je suis assez mitigé sur cette mise à jour. Les points positifs :

• Une interface améliorée plus agréable et fonctionnelle.
• Une meilleure gestion des aberrations chromatiques dans DeepPRIME 3.
• Plus de flexibilité avec les réglages de netteté et les presets personnalisés.
• Un débruitage plus naturel avec DeepPRIME 3
• Un algorithme XD 3 X-Trans prometteur, même s’il est encore en beta.

En revanche, les points négatifs qui me freinent :

• L’outil de réglages localisés est trop basique pour être vraiment utile.
• Le support partiel des capteurs Fuji X-Trans récents est décevant.
• Pas d’amélioration notable de la vitesse de traitement.
• La différence de qualité de débruitage avec la version 4 est subtile, voire imperceptible pour la plupart des usages.
• La mise à jour coûte 79 €, ce qui reste un budget important pour une évolution mineure.

En résumé, si vous n’avez jamais acheté DXO PureRAW, la version 5 reste un excellent choix. Mais si vous utilisez déjà la version 4 et que votre budget est serré, je vous conseille d’attendre la version 6 avant de mettre à jour.

Et si vous ne voulez pas investir du tout, la réduction de bruit IA dans Lightroom est déjà très efficace !

DXO PureRAW 5 confirme sa place d’outil performant pour optimiser vos RAW avant post-traitement. L’interface plus fluide et les corrections améliorées sont un plus, mais l’évolution reste modérée. Le nouvel algorithme DeepPRIME 3 apporte un rendu plus naturel, mais sans révolutionner le débruitage.

Pour moi, cette version est une mise à jour intéressante mais pas indispensable pour tous. Il faudra attendre la prochaine version majeure pour un vrai saut qualitatif. En attendant, je vous invite à tester la version d’essai de 30 jours pour vous faire votre propre opinion.

Merci d’avoir lu ce bilan détaillé. N’hésitez pas à partager votre expérience avec DXO PureRAW 5 en commentaire.